La sœur de Mahdieh Esfandiari, citoyenne iranienne détenue arbitrairement en France depuis environ six mois, affirme que des policiers français lui ont retiré de force son hijab dès le premier jour de sa détention.
Zahra Esfandiari a fait ces remarques, mercredi 6 août, lors d’une interview accordée à Press TV.
Elle a déclaré que des policiers français avaient fait irruption au domicile de sa sœur, à Lyon, dans la matinée du 28 février 2025, avant de procéder à son arrestation.
Mahdieh Esfandiari, l’universitaire iranienne de 35 ans avait une chaîne Telegram où elle partageait régulièrement des mises à jour sur les développements récents, notamment la situation dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre génocidaire.
Aucune audience n’a encore eu lieu concernant les accusations portées contre Mahdieh, qui est maintenue en isolement, a ajouté Zahra.
« Elle subit une pression psychologique. On lui a retiré son hijab dès le premier jour », a précisé Zahra.
Elle a également ajouté que les autorités françaises n’autorisent pas Mahdieh à poursuivre son régime sans viande ni à choisir librement sa nourriture.
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Mahdieh Esfandiari, linguiste iranienne de 39 ans et diplômée en langue française, vit en France depuis huit ans.
Elle est diplômée de l’Université Lumière Lyon, où elle travaille comme traductrice, interprète et chercheuse.
Après une absence prolongée et inexpliquée suite à son arrestation, la famille de l’universitaire a alerté les autorités iraniennes.
Les autorités judiciaires françaises ont finalement confirmé début avril 2025 qu’elle était détenue à la prison de la Fraîcheur, en banlieue parisienne.
Le parquet de Paris a inculpé l'universitaire iranienne d'« apologie du terrorisme », sur la base de ses publications sur Telegram, qui, selon lui, soutenaient la Tempête d'Al-Aqsa, l'opération historique palestinienne du 7 octobre 2023 contre le régime israélien.
Les chefs d’accusation supplémentaires incluent « la provocation au terrorisme en ligne », « les insultes fondées sur l’origine ou la religion et le refus de fournir les codes d’accès à ses comptes de réseaux sociaux ».
Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Asghar Jahanguir, a condamné la détention « illégale » de Mahdieh Esfandiari, estimant qu’elle viole la liberté d’expression et la sécurité personnelle.
« Les procureurs accusent la journaliste de terrorisme, alors que ses publications ne faisaient que défendre la population opprimée de Gaza. En France, soutenir les nations opprimées est criminalisé », a-t-il souligné.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires consulaires, parlementaires et des expatriés, Vahid Jalalzadeh, a également dénoncé la détention de l’universitaire comme un « acte inhumain » et une forme de « prise d’otage » par la justice française.