Les familles des victimes iraniennes du terrorisme ont adressé une lettre ouverte de protestation au pouvoir judiciaire et aux principaux législateurs italiens, condamnant l’accueil réservé à la meneuse de l’organisation des Moudjahedine du peuple (OMK) lors de sa visite à Rome le 30 juillet dernier.
La lettre, envoyée par l’Association Habilian, qui représente plus de 23 000 victimes du terrorisme, dénonce le soutien apporté par plusieurs hommes politiques et parlementaires italiens à l’OMK. Elle mentionne le sombre passé du groupuscule terroriste, notamment sa collaboration avec l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein pendant les huit années de guerre imposées à l’Iran et son implication dans des attaques contre des civils iraniens comme irakiens, qui ont fait des milliers de morts.
Bien que l’OMK ait été retiré de la liste des organisations terroristes de l’UE en 2009, de nombreux rapports des agences de sécurité européennes et américaines ont mis en évidence ces dernières années de l’implication de l’OMK dans des activités criminelles, notamment le blanchiment d’argent, des violations internes des droits de l’homme et des comportements violents, indique la lettre qui note que plusieurs responsables politiques italiens ont, malgré cela, inexplicablement apporté leur soutien au groupe.
Plusieurs responsables politiques italiens ont inexplicablement apporté leur soutien au groupe et ont même organisé des événements promotionnels en Italie, dont la remise d’un prix à un membre de l’OMK par le vice-président du Parlement, ont déploré les familles des victimes pour qui ces actions sont de la propagande politique et surtout inacceptables, en particulier compte tenu du rôle de l’OMK dans le massacre de milliers d’Iraniens.
Un tel soutien est non seulement incompatible avec les lois antiterroristes italiennes et le cadre juridique de l’UE, mais constitue également une menace pour la sécurité publique et viole les obligations internationales de l’Italie.
Défendre ce groupuscule est une violation, notamment compte tenu des actes de sabotage persistants que ces terroristes commettent en Iran par l’intermédiaire de leurs « Unités rebelles », et du fait que leur ancien chef, Massoud Radjavi, a activement incité à la violence armée contre le pays.
« Ces actions remettent en question l’engagement de l’Italie dans la lutte contre le terrorisme », indique la lettre, « et pourraient avoir un impact négatif sur la sécurité psychologique des citoyens italiens en encourageant les activités d’un groupe qui prône ouvertement la violence et le sabotage. »
Les familles ont exhorté les autorités italiennes à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au soutien illégal à l’OMK, conformément aux lois antiterroristes italiennes et européennes. Ces mesures devraient inclure l’ouverture d’enquêtes sur les actions des responsables politiques qui ont soutenu le groupe, l’interdiction d’entrée sur le territoire italien pour ses membres et l’interdiction des événements de propagande dans les lieux publics, indiquant que 12 organisations de façade affiliées à l’OMK opéraient en Italie et ont demandé une enquête approfondie sur leurs activités.
« Nous appelons les présidents et les membres de la Chambre des députés et du Sénat à offrir une opportunité juste et équitable aux familles des victimes des nombreuses attaques terroristes de l’OMK de partager leurs témoignages et preuves, tout comme ils ont offert à plusieurs reprises une plate-forme aux membres de ce groupe notoire. »
« L’Italie, en tant que membre clé de l’Union européenne, a eu l’occasion de démontrer son engagement à lutter contre le terrorisme et à prévenir les actions qui encouragent la violence et l’instabilité, même lorsque ces actions visent des pays autres que l’Italie », conclut la lettre, appelant à des mesures immédiates pour mettre fin au soutien illégal à l’OMK.
Depuis la Révolution islamique de 1979, l’OMK a mené de nombreuses attaques terroristes contre des civils et des représentants du gouvernement iranien.
Un tribunal pénal iranien de haut rang a tenu des dizaines d’audiences sur les crimes du groupe et devrait poursuivre ces procédures.