Le gouvernement soudanais a accusé les Émirats arabes unis de parrainer et financer des mercenaires colombiens pour combattre aux côtés du groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR).
Cette accusation intervient dans un contexte de dénonciation croissante de l’ingérence d’acteurs étrangers dans la guerre civile qui déchire actuellement le Soudan. Les Émirats arabes unis sont notamment cités parmi les pays suspectés de fournir une aide directe aux FSR.
Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre civile entre l’armée nationale et les rebelles des FSR, conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé 13 millions de personnes, dont quatre millions ont fui le pays vers l’étranger.
Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères a affirmé détenir « tous les documents et preuves prouvant l’implication de mercenaires de Colombie et de certains pays voisins sous le parrainage et le financement des Émirats arabes unis ».
Abou Dhabi a toujours nié toute implication malgré plusieurs rapports d’experts de l’ONU et d’organisations internationales.
Des mercenaires ont été repérés au sein des forces des deux camps en conflit, avec des indications de la présence des mercenaires colombiens dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, à la fin de l’année 2023. Cette information a été corroborée par un groupe d’experts de l’ONU.
Cette semaine, la Force conjointe –une coalition de groupes armés alliés à l’armée dans le Darfour– a signalé la présence de plus de 80 mercenaires colombiens dans les rangs des FSR à El-Fasher, capitale du Darfour du Nord et dernière ville de cet État encore sous le contrôle de l’armée.
Selon la coalition, « plusieurs mercenaires colombiens impliqués dans des opérations de drones et de coordination d’artillerie ont été tués » lors de la dernière tentative des FSR de s’emparer de la ville, assiégée depuis mai 2024.