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Le Royaume-Uni reconnaîtra l'État de Palestine en septembre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, embrasse le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, après son discours lors d'une conférence des Nations unies sur la Palestine, le 29 juillet 2025. ©AFP

Après la France, le Royaume-Uni envisage à son tour de reconnaître l'État de Palestine en septembre. 

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé, mardi 29 juillet dans un communiqué, que son pays reconnaîtrait l'État de Palestine en septembre, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

« Je peux confirmer que le Royaume-Uni reconnaîtra l'État de Palestine d’ici à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, à moins que le gouvernement israélien ne prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la situation épouvantable à Gaza, convienne d’un cessez-le-feu et s’engage dans une paix durable et à long terme, ravivant la perspective d’une solution à deux États », a déclaré le dirigeant travailliste.

Starmer a souligné que cette reconnaissance ne doit pas être symbolique mais doit faire partie d’une feuille de route globale pour la paix, signalant un changement de politique notable par rapport aux gouvernements britanniques précédents.

Le communiqué de Downing Street, présenté comme un tournant moral de la politique étrangère britannique, a été accueillie avec optimisme et un examen attentif, compte tenu de la complicité de longue date du Royaume-Uni dans les atrocités qu'il condamne aujourd'hui.

Le dirigeant travailliste demande aussi à Israël de « permettre aux Nations unies de reprendre la fourniture d'aide et de s'engager à ce qu'il n'y ait pas d'annexions en Cisjordanie ».

Israël a aussitôt réagi, dénonçant une « récompense pour le Hamas » et une entrave aux efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza.

« Le changement de position du gouvernement britannique à ce moment précis, à la suite de l’initiative française et sous la pression politique intérieure, constitue une récompense pour le Hamas et nuit aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza ainsi qu’un cadre pour la libération des otages », a dit le ministère israélien des Affaires étrangères dans son communiqué.

La pression s'est intensifiée ces derniers jours sur le Premier ministre britannique, après que le président français, Emmanuel Macron, a annoncé, jeudi dernier, que son pays allait reconnaître un État palestinien à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU, devenant ainsi le premier État du G7 à le faire.

Plus d'un tiers des députés britanniques avaient exhorté M. Starmer à emboîter le pas à M. Macron dans une lettre publiée vendredi 25 juillet.

La question n'est pas de savoir « si » l'État palestinien sera reconnu, mais « quand », avait relevé mardi un porte-parole de Downing Street, quelques heures avant cette annonce, ajoutant que le Premier ministre cherchait une voie durable vers une solution à deux États.

Pendant sa visite d'État au Royaume-Uni le 10 juillet, Emmanuel Macron avait appelé Keir Starmer à se joindre à la France pour une reconnaissance commune de la Palestine, soulignant la nécessité d' « unir nos voix à Paris, à Londres et partout ailleurs », avant de se résoudre à effectuer une annonce en solitaire quinze jours plus tard.

« Ensemble […] nous enrayons le cycle infini de la violence et rouvrons la perspective de la paix dans la région », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, peu après l'annonce de Keir Starmer.

Au moins 142 des 193 États membres de l'ONU, dont la France, reconnaissent l'État palestinien.

En mai 2024, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège, rejointes un mois plus tard par la Slovénie, avaient déjà franchi le pas en Europe.

Dans son communiqué, M. Starmer a expliqué le moment choisi pour cette annonce : « Je suis particulièrement préoccupé par le fait que l'idée d'une solution à deux États s'éloigne et semble aujourd'hui plus lointaine qu'elle ne l'a été depuis de nombreuses années ».

Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, le secrétaire au Foreign Office britannique David Lammy a déploré : « Nous avons vu les scènes les plus terribles. La communauté internationale est profondément choquée par le fait que des enfants sont abattus alors qu'ils tendent la main pour demander de l'aide. »

La « situation effroyable » évoquée dans le communiqué britannique fait référence au désastre humanitaire catastrophique créé par l'assaut et le siège incessants d'Israël sur Gaza, une campagne qui a tué des dizaines de milliers de Palestiniens, déplacé des millions de personnes et détruit la quasi-totalité des infrastructures civiles. Les experts de l'ONU et les groupes internationaux de défense des droits de l'homme ont qualifié les actions d'Israël de nettoyage ethnique et de génocide, le régime ciblant délibérément habitations, hôpitaux, professionnels des médias et de couloirs humanitaires.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV