Le navire humanitaire Handala appartenant à la Coalition de la Flottille de la Liberté, parti dimanche d’Italie pour tenter de percer le blocus illégal du régime israélien, se trouve à présent à 150 km des côtes palestiniennes et devrait atteindre Gaza dans les prochaines heures, et ceci malgré la menace israélienne.
Les militants se trouvant à bord du navire ont affirmé qu’ils ne céderont pas à la peur et qu’ils poursuivront leur traversée dans le calme. C’est le cas de Huwaida Arraf, une militante américano-palestinienne des droits de l’homme et membre de la Coalition de la Flottille de la Liberté, actuellement en route vers la bande de Gaza à bord du Handala qui se trouve à moins de 100 milles nautiques des côtes de l’enclave palestinienne.
Lors d’un entretien avec la chaîne d’information qatarie Al Jazeera, Mme Arraf a fait part des tentatives israéliennes d’intercepter ce navire humanitaire. Il n’existe aucune justification légale ou morale à une telle interception, a-t-elle indiqué tout en affirmant n’avoir aucune peur de ce qui pourrait leur arriver.
« Nos gouvernements ne défendent pas nos droits ; pire encore, ils sont complices du régime israélien dans la politique de famine [utilisée par l’entité] dans la bande de Gaza. C’est une honte », a-t-elle déploré.
Ces remarques ont été formulées alors que le Handala et ses 800 kilos d’aide humanitaire atteindront la zone où le Madleen, autre bateau appartenant à la Flottille de la Liberté, avait été illégalement intercepté en juin dans les eaux internationales par l’armée israélienne.
Des sources d’information, citant les passagers à bord du Handala, ont rapporté que plus d’une vingtaine de drones israéliens ont survolé, vendredi soir 25 juillet, l’embarcation humanitaire.
Les militants pro-palestiniens internationaux à bord de ce navire affirment qu’ils entameront une grève de la faim en cas d’arrestation.
Malgré les risques d’affrontement avec l’armée du régime d’occupation israélien, le navire Handala a quitté le port de Syracuse, en Sicile, le 13 juillet. À son bord, 21 personnes dont deux députées françaises issues du parti La France insoumise, Emma Fourreau et Gabrielle Cathala.
L’objectif du Handala est de « mettre fin au génocide » dans l’enclave palestinienne et de « briser le blocus humanitaire » imposé par Israël. Son équipage espère accomplir la mission que le Madleen n’avait pas pu terminer.
Le navire Handala fait partie de la coalition de la Flottille de la Liberté, un réseau citoyen international mobilisé contre le blocus de Gaza depuis 2010. À bord des navires de cette coalition se trouvent des médecins bénévoles, avocats, journalistes, photographes et bien d’autres défenseurs des droits de l’homme.
Le navire porte le nom du personnage emblématique palestinien « Handala », créé en 1969 par le dessinateur de presse palestinien Naji Al-Ali, symbolisant la résistance. Ce petit garçon pieds nus, tournant le dos au monde, ne se retournera que lorsque la Palestine sera libre. Reconnaissable entre mille, sa frêle silhouette orne aujourd’hui de nombreuses fresques et banderoles, comme un symbole des horreurs de la guerre et du destin de la Palestine. Une image de ce personnage est dessinée sur la coque du navire.