Le chancelier allemand Friedrich Merz fait face à des pressions croissantes pour adopter une ligne plus ferme envers Israël, certains membres de sa propre coalition appelant Berlin à rejoindre une déclaration signée par des dizaines de nations occidentales condamnant les tueries inhumaines de Palestiniens.
Friedrich Merz, à la tête de la CDU, le parti de centre-droit allemand, s’est montré de plus en plus critique vis-à-vis d’Israël. Pourtant, l’Allemagne s’est distinguée par son absence parmi les signataires de la déclaration commune publiée lundi par le commissaire européen à la gestion des crises et 28 pays occidentaux, dont la Grande-Bretagne et la France, appelant Israël à mettre fin immédiatement à la guerre.
L'agence britannique Reuters rappelle que les pays signataires ont dénoncé la « distribution au compte-gouttes de l’aide » aux Palestiniens de Gaza et ont jugé « horrifiant » que plus de tant de civils aient été tués alors qu’ils cherchaient à obtenir de l’aide.
Reem Alabali Radovan, ministre de la Coopération économique et du Développement au sein du cabinet Merz et membre du SPD, partenaire de coalition de centre-gauche, a exprimé mardi son mécontentement face à la décision de l’Allemagne de ne pas signer l’accord.
« J’ai été l’un des premiers à dire très clairement - même en Allemagne - que la situation là-bas n’est plus acceptable », a déclaré Merz, niant toute division au sein de sa coalition sur cette question.
Lundi, il a déclaré avoir parlé vendredi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et lui avoir dit « très clairement et très explicitement que nous ne partageons pas la politique du gouvernement israélien sur Gaza ».
Mais la décision de ne pas signer la déclaration fait suite à de nombreux mois durant lesquels l’Allemagne a pris un soin particulier à limiter publiquement ses critiques des actions israéliennes.
Merz est l’un des rares dirigeants européens à avoir publiquement proposé d’accueillir le Premier ministre israélien, sans l’arrêter en vertu d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre émis par la Cour pénale internationale de La Haye.