Les forces israéliennes ont lancé une nouvelle attaque aérienne et terrestre brutale suite aux ordres de déplacement forcé visant des parties de Deir al-Balah, une zone centrale de Gaza précédemment désignée comme une « zone humanitaire sûre ».
Lundi, Israël a mené d’intenses frappes aériennes et une offensive terrestre à grande échelle à Gaza, ciblant Deir al-Balah et les zones environnantes.
Des habitants locaux et des témoins ont décrit des bombardements incessants pendant la nuit dans le centre de la ville de Gaza.
La dernière attaque a eu lieu quelques heures seulement après que l’armée israélienne a largué des tracts sur les quartiers résidentiels de Deir al-Balah, ordonnant aux civils d’évacuer vers le sud en direction d’al-Mawasi, une bande de terre déjà surpeuplée et mal desservie.
La zone évacuée se situe entre le centre de Deir al-Balah et le sud de Khan Younès et abrite près de 100 000 personnes, dont beaucoup ont été déplacées à plusieurs reprises. L’ordre de l’armée israélienne prévoit l’évacuation forcée des familles déplacées vivant dans des tentes de fortune.
Selon des rapports, les troupes terrestres israéliennes pourraient se préparer à avancer depuis le nord de Khan Younès pour prendre d’assaut le sud-ouest de Deir al-Balah, une opération qui pourrait séparer la limite sud de la ville du reste de la région centrale.
Si Israël procède à une incursion terrestre, cela pourrait entraîner la perte d’une nouvelle étendue de terres agricoles vitales, aggravant encore plus la famine qui sévit dans la bande de Gaza.
Les observateurs avertissent désormais qu’Israël pourrait chercher à créer un nouveau corridor militaire, coupant ainsi Khan Younès du centre de Gaza. Des divisions similaires avaient déjà été mises en place lorsque Rafah avait été isolée de Khan Younès.
Une telle fragmentation de la bande de Gaza en zones isolées donnerait à Israël un contrôle quasi total tout en poussant les civils dans des poches toujours plus petites et surpeuplées, principalement le long du littoral.
Face à la menace croissante d’une famine généralisée, l’ONU, dans un communiqué publié par son Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), a souligné l’importance de Deir al-Balah pour ce qui restait de l’effort d’aide internationale en difficulté.
« Tout dommage causé à cette infrastructure aura des conséquences potentiellement mortelles », a déclaré l’agence.
« Avec ce dernier ordre, la zone de Gaza soumise à des ordres de déplacement ou à l’intérieur des zones militarisées par Israël est passée à 87,8 %, laissant 2,1 millions de civils entassés dans 12 % fragmentés de la bande, où les services essentiels se sont effondrés », a déclaré l’OCHA.
Lors d’une attaque dimanche, des Palestiniens désespérés en quête d’aide alimentaire ont été massacrés. Cette agression – la plus meurtrière à Gaza au cours des 21 derniers mois – a fait au moins 73 morts et environ 150 blessées.
Au total, près de 100 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes à Gaza dimanche seulement.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a enregistré le meurtre d’environ 1 000 Palestiniens au cours des six dernières semaines dans des centres de distribution à Gaza gérés par la Fondation humanitaire de Gaza — en anglais : Gaza Humanitarian Foundation (GHF) soutenue par les États-Unis et très largement pointée du doigt pour les atrocités qui s’y déroulent.
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre génocidaire menée par le régime israélien dans la bande de Gaza a laissé au moins 59 000 morts côté palestinien, principalement des femmes et des enfants.
Israël est depuis longtemps accusé d’utiliser la nourriture comme arme de guerre contre les Palestiniens dans la bande assiégée.