Après un retard de deux jours pour des raisons techniques, le navire affrété par la Coalition de la Flottille de la Liberté sur lequel se trouvent deux députées LFI s’est élancé vers Gaza pour tenter de « stopper le génocide » et « briser le blocus humanitaire ».
Après le Madleen, c’est au tour du Handala de prendre le large en direction de la bande de Gaza ce dimanche 20 juillet, après un retard de deux jours en raison de « derniers préparatifs techniques », a annoncé sur X la Coalition de la Flottille de la Liberté.
L’objectif de cette nouvelle flottille, chargée de vivres et d’aides médicales, reste le même : « stopper le génocide » dans l’enclave palestinienne et « briser le blocus humanitaire » imposé par Israël. L’équipage espère accomplir la mission que le Madleen n’avait pas pu terminer. Le navire sur lequel se trouvaient Rima Hassan et Greta Thunberg - et 10 autres militants - avait été arraisonné par l’armée israélienne à environ 185 kilomètres de la destination finale.
Cette nouvelle flottille a quitté le port de Syracuse, en Sicile, le 13 juillet, afin de faire escale à Gallipoli, située dans la région des Pouilles, au sud de l’Italie, d’où est parti l’équipage ce dimanche à 14 heures. À son bord, 21 personnes dont deux députées françaises issues du parti La France insoumise, Emma Fourreau et Gabrielle Cathala.
À leurs côtés se trouvent également l’influenceur et acteur américain Jacob Berger, critique envers le gouvernement de Benjamin Netanyahu et l’ouvrier américain Chris Smalls, connu pour avoir créé le syndicat des travailleurs Amazon aux États-Unis.
L’avocate et militante américano-palestinienne Huwaida Arraf, nommée deux fois pour le prix Nobel de la paix, sera également de la partie. Elle était déjà à bord du bateau Free Gaza en 2008 et de la Flottille de la liberté en 2010, visée par plusieurs drones israéliens qui avaient fait dix morts. Des passagers d’autres nationalités et « plusieurs journalistes » complètent l’équipage.
Le bateau, un ancien chalutier de 1968 reconverti en navire de solidarité, appartient à la Coalition de la Flottille de la Liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens. Pour l’occasion, la flottille a été recouverte de dessins et messages à l’attention des Palestiniens et d’opposition à la guerre qui se déroule à Gaza.
L’expédition, financée par des campagnes de dons, a pour but « d’apporter de la solidarité humaine, internationale, à la population palestinienne de Gaza », a expliqué à l’AFP Claude Léostic, coordinatrice de la « Flottille pour la liberté » en France.
Le Handala met les voiles. Cap sur Gaza ⛵🇵🇸 pic.twitter.com/Sc6UMQWtHK
— Emma Fourreau (@emma_frr) July 20, 2025
« C’est une mission pour les enfants en Gaza, pour briser le blocus humanitaire et pour briser le silence estival sur le génocide », a confié Gabrielle Cathala. « J’espère qu’on va arriver jusqu’à Gaza, mais si ce n’est pas le cas, ce sera une énième violation du droit international » par Israël, a-t-elle ajouté.
La députée française dit avoir tout de même bon espoir d’arriver à bon port. « Des bateaux ont déjà réussi en 2008 et 2009. Je mets au défi Israël de nous arrêter alors que nous avons au bord de notre bateau du lait infantile », a-t-elle avancé sur BFMTV, estimant que la marine française devrait les protéger « car des bateaux français patrouillent en Méditerranée ». En 2008, cinq bateaux avaient en effet réussi à atteindre la bande de Gaza, indique l’association Free Gaza, brisant ainsi le siège israélien. Mais ces succès restent des cas isolés.
Depuis sa création il y a 15 ans, la Coalition de la Flottille de la Liberté a lancé près d’une dizaine d’expéditions pour venir en aide aux civils à Gaza, en vain. D’abord avec le Mavi Marmara, parti le 31 mai 2010. Un commando israélien a attaqué ce ferry turc de 93 mètres qui tentait de briser le blocus maritime de Gaza avec ses 600 passagers. Neuf de ces passagers ont péri durant cet incident. À l’avenir, il n’y aura pas de victime supplémentaire lors des interpellations de la part de l’armée israélienne.
Un an plus tard, le 19 juillet 2011, le navire français de 16 mètres Dignité-Al Karama a été arraisonné par la marine du régime israélien. Il a ensuite été conduit au port israélien d’Ashdod, dans le sud de la Palestine occupée, par trois bâtiments militaires israéliens.
Quelques mois plus tard, le 4 novembre, deux bateaux irlandais et canadien partis de Turquie ont essayé eux aussi de briser le blocus maritime imposé par Israël depuis 2007. De nombreux échecs se sont multipliés dans les années qui ont suivi. Cependant, en mars 2024, un navire est parvenu à passer via un couloir maritime ouvert depuis Chypre et a pu décharger sa cargaison de 200 tonnes de vivres à Gaza.