L'Iran rejette les accusations infondées portées par l’Argentine contre des ressortissants iraniens en lien avec l’attentat meurtrier de l’AMIA en 1994, exhortant la justice argentine à traiter l’affaire équitablement, sans influence extérieure.
Dans un communiqué publié, vendredi 18 juillet, à l’occasion du 31e anniversaire de l’attentat à la bombe contre le centre communautaire de l’Association mutuelle argentine-israélienne (AMIA) à Buenos Aires, qui a fait 85 morts et plus de 300 blessés, le ministère iranien des Affaires étrangères explique que le 18 juillet 1994, des éléments et des courants liés à Israël ont exploité l’explosion « suspecte » et détourné l’affaire vers une voie trompeuse et erronée, perturbant ainsi les relations irano-argentines de longue date.
Au cours des trois dernières décennies, l’Iran a toujours réitéré sa position condamnant tout acte de terrorisme et plaidant pour un procès transparent et équitable sur cet incident.
« La République islamique rejette catégoriquement les accusations portées contre ses citoyens et condamne l’insistance de certains milieux argentins à faire pression sur la justice nationale pour qu’elle porte des accusations infondées et rende des décisions apparemment judiciaires contre des citoyens iraniens », peut-on lire dans le communiqué qui exige également l’identification des véritables commanditaires et auteurs de l’explosion.
Au cours des dernières années, des preuves claires et indéniables ont émergé indiquant que le régime sioniste et ses courants affiliés ont exercé une influence et une pression sur le système judiciaire argentin, indique le communiqué.
Les fréquents changements au sein de l’équipe judiciaire chargée de l’enquête sur l’affaire AMIA, la révélation de corruption parmi certains éléments judiciaires, la démission de juges, et même des attentats à l’encontre de certains d’entre eux, témoignent d’une « volonté délibérée de détourner le système judiciaire argentin d’une enquête transparente et équitable sur cette affaire ».
« Dans le seul but de protéger les relations bilatérales et de restaurer la dignité des citoyens iraniens, la République islamique a entamé des négociations avec l’Argentine, qui ont abouti à la signature d’un protocole d’accord en 2013 », a indiqué le ministère.
Moins de deux ans plus tard, néanmoins, Buenos Aires a unilatéralement annulé l’accord, empêchant ainsi la mise en place d’un processus transparent visant à révéler la vérité et à identifier les responsables de l’explosion.
« La République islamique souligne avec force le caractère infondé des accusations portées contre les citoyens iraniens, insiste sur le rétablissement de la dignité des accusés et exige la fin de ce procès-spectacle, tout en attendant des autorités judiciaires argentines qu’elles traitent l’affaire de manière transparente et équitable, à l’abri de toute politisation et de toute influence indue de tiers », a-t-il déclaré.
« Conformément au droit international, la République islamique se réserve le droit légal et légitime de réagir à tout acte inapproprié et déraisonnable à son encontre et contre ses citoyens. »