L’armée israélienne a occupé plusieurs villes et zones dans le sud de Damas, positionnant ses troupes et ses chars à environ 10 kilomètres des abords de la capitale syrienne. Ces faits surviennent alors que le régime de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) garde le silence face aux frappes et incursions israéliennes.
Certaines sources rapportent qu’une unité terrestre israélienne, composée de plus de 15 véhicules militaires et blindés, a mené une incursion dans le sud de Damas depuis le plateau du Golan occupé.
Des témoins et des habitants ont observé des véhicules militaires et blindés israéliens pénétrer dans la banlieue sud de Damas vendredi matin, à 10 kilomètres de la capitale. Des sources indiquent que les forces israéliennes sont également entrées dans la zone de « Qatna », dans la campagne de la capitale.
De plus, trois hélicoptères israéliens ont débarqué des troupes dans le village syrien de Yaafour, près de Damas. Des patrouilles de l’armée israélienne ont été déployées dans le village de Rahle, situé à l’ouest de Damas, à la frontière libano-syrienne, et ont également été aperçues dans les régions d’Aïn Deker et de Saysoun, le long du fleuve Yarmouk, dans le sud du gouvernorat de Deraa.
Ces événements font suite aux frappes aériennes israéliennes menées mercredi contre le quartier général du régime de HTC à Damas.
Le ministre israélien de la Guerre, Israël Katz, a déclaré, dans un communiqué, que son armée a « frappé l’entrée du quartier général du régime syrien dans la région de Damas ».
L’armée israélienne a annoncé avoir ciblé un « site militaire » près du palais présidentiel à Damas, soulignant ses frappes continues contre les installations militaires du régime syrien. Selon certaines sources, environ 200 raids auraient considérablement réduit les capacités de l’armée syrienne.
De même, Katz a averti le régime intérimaire syrien de retirer ses forces de la ville de Soueïda, à majorité druze, dans le sud du pays, où de violents affrontements ont éclaté ces derniers jours entre la communauté druze et les Bédouins, musulmans sunnites.
Une série d’affrontements violents entre des hommes armés du HTC et des membres de la communauté druze en Syrie a fait des dizaines de morts et suscite des inquiétudes quant à d’éventuelles violences sectaires. La minorité druze soutenait, depuis longtemps, le gouvernement de l’ancien président Bachar al-Assad et s’opposait à l’occupation et aux politiques expansionnistes israéliennes, notamment sur le plateau du Golan occupé.
La dernière vague de frappes aériennes israéliennes en Syrie a suscité une vive condamnation de la part des dirigeants mondiaux et régionaux, ainsi que des organisations internationales. Le porte-parole de l’ONU a appelé à la cessation immédiate de toutes les violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araghchi, a dénoncé ces attaques, les qualifiant d’imprudentes et agressives. Il a décrit Israël comme un « régime enragé » qui ne reconnaît que le langage de la force.
De plus, le mouvement de résistance palestinien Hamas a appelé à une mobilisation mondiale pour faire face au « terrorisme organisé » israélien, tandis qu’Ansarallah au Yémen a accusé Israël de chercher à diviser les nations arabes et islamiques dans le but de consolider sa domination régionale.
Le mouvement de résistance libanais Hezbollah a fait écho à ces préoccupations, avertissant que la stratégie d’Israël vise à imposer son hégémonie dans la région.
Des condamnations ont, également, été émises par la Russie, la Chine, Oman, le Liban, la Turquie et le Conseil de coopération du golfe Persique.
Ali Rizk, analyste politique et sécuritaire à Beyrouth, avait précédemment déclaré à Press TV qu’Israël cherche à diviser et à fragmenter la Syrie en soutenant les séparatistes.
Ces événements surviennent alors que le Royaume-Uni et les États membres de l’UE lèvent progressivement les sanctions contre la Syrie depuis le début de l’année.
Le président américain Donald Trump a récemment annoncé sa décision de lever toutes les sanctions contre l’administration du président autoproclamé syrien, Abou Mohammed al-Jolani, en échange d’une normalisation des relations avec Israël.
En réponse, Jolani a assuré aux pays occidentaux dirigés par les États-Unis que la Syrie « normaliserait ses relations » avec Israël, reconnaîtrait le régime et échangerait des ambassadeurs d’ici fin 2026.
Des rapports suggèrent que le régime dirigé par HTC pourrait également céder le plateau du Golan occupé à Israël dans le cadre d’un prochain accord de normalisation.