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Activation du mécanisme de retour automatique des sanctions mettra fin au rôle de l’Europe dans le dossier nucléaire iranien (Araghchi)

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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est exprimé lors d’une réunion avec les ambassadeurs, chargés d’affaires et chefs de missions étrangères et internationales, samedi 12 juillet 2025, a Téhéran. ©Mizan Online

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a averti les puissances européennes que le recours au mécanisme de retour automatique des sanctions des Nations Unies à l’encontre de la République islamique, appelé snapback, mettra effectivement un terme à leur rôle dans le dossier nucléaire iranien.

« Si les pays européens s’orientent vers l’activation du mécanisme de retour automatique des sanctions internationales, le règlement de la question nucléaire iranienne deviendra plus complexe et plus difficile », a-t-il déclaré, samedi 12 juillet, lors d’une réunion avec les ambassadeurs, chargés d’affaires et chefs de missions étrangères et internationales résidant à Téhéran.

Il a mis en garde contre une grave erreur de calcul commise par la troïka européenne — l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni — en supposant que ce mécanisme leur offrirait un levier stratégique dans le dossier nucléaire iranien.

Il a souligné que l’Iran maintenait un dialogue avec l’E3 au moment même où il était engagé dans des négociations nucléaires indirectes avec les États-Unis, réaffirmant que les pays européens « peuvent encore jouer un rôle dans la diplomatie ».

Le chef de la diplomatie iranienne a expliqué que le chemin des négociations et du dialogue deviendrait bien plus ardu si ce mécanisme venait à être activé.

À noter que le mécanisme de retour automatique des sanctions réactivera six résolutions précédentes du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant l’Iran, adoptées entre 2006 et 2010. Il rétablira l’embargo sur les armes, interdisant aux États membres de vendre ou de transférer des équipements militaires à l’Iran, tout en empêchant Téhéran d’en exporter.

Il entraînera également des restrictions à l’exportation, des interdictions de voyage, des gels d’avoirs et d’autres sanctions à l’encontre d’individus, d’organisations et d’institutions financières.

L’Iran est actuellement soumis à une campagne de « pression maximale » de la part des États-Unis qui ont imposé les sanctions les plus sévères jamais adoptées à l’encontre du pays.

Les responsables iraniens affirment que la République islamique a résisté à de multiples chocs monétaires et embargos pétroliers, et que le rétablissement des sanctions onusiennes n’aurait qu’un impact limité.

Aucune interruption dans la coopération avec l’AIEA

Ailleurs dans ses remarques, Abbas Araghchi a précisé que l’Iran n’a pas mis fin à sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), tout en affirmant que Téhéran poursuivra cette coopération bilatérale « sous une nouvelle forme », dirigée par le Conseil suprême de sécurité nationale iranien (CSSN).

Il a expliqué que le CSSN étudiera chaque demande de l’AIEA concernant la poursuite de la coopération avec l’Iran au cas par cas et prendra des décisions fondées sur des considérations de sécurité.

Dans la foulée, M. Araghchi a rappelé que l’Iran reste membre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et qu’il coopère avec l’AIEA.

Fin juin, le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne a approuvé une loi du Parlement prévoyant la suspension de la coopération avec l’AIEA, à la suite de la publication d’un rapport de l’Agence utilisé comme justification par le régime israélien pour lancer ses actes d’agression contre l’Iran.

Se fondant sur de récentes violations de la souveraineté de l’Iran et des attaques contre son intégrité territoriale, la loi exige que le gouvernement suspende toute coopération avec l’AIEA.

Cette suspension, selon le texte, restera en vigueur tant que des garanties complètes ne seront pas fournies concernant la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale, la sécurité des installations et scientifiques nucléaires, ainsi que les droits inhérents de l’Iran au titre de l’article 4 du TNP, notamment le droit à l’enrichissement d’uranium.

Pas d’autre choix que le retour à la diplomatie

M. Araghchi a réaffirmé l’engagement de l’Iran en faveur d’un règlement des différends par les voies diplomatiques.

« Il n’y a pas d’autre solution que de revenir à la diplomatie et à un accord négocié. La récente guerre [israélo-américaine] a une fois de plus démontré qu’il n’existe aucune solution militaire à cette question », a-t-il déclaré.

Dans ce droit fil, il a souligné que l’Iran est prêt à rétablir une confiance mutuelle par la voie diplomatique. Toutefois, d’autres parties doivent prouver que leur volonté de négocier repose sur un engagement sincère en faveur du dialogue, et non sur une manœuvre tactique visant à servir des intérêts cachés, a-t-il ajouté.

Les négociations doivent respecter le droit de l’Iran à l’enrichissement

Le chef de la diplomatie iranienne a mis l’accent sur le fait que toute négociation nucléaire doit garantir le droit de Téhéran à l’enrichissement d’uranium, avant de souligner que l’Iran n’acceptera jamais un accord excluant ce droit fondamental.

Il a qualifié l’enrichissement d’« une des grandes réalisations scientifiques des chercheurs iraniens », faisant part de la détermination du pays à le préserver.

M. Araghchi a indiqué que l’Iran avait subi de fortes pressions pour préserver ses droits à l’enrichissement de l’uranium, réaffirmant que toute discussion avec l’Occident devra se limiter strictement à la question nucléaire, sans inclure d’autres sujets.

Le 13 juin, le régime sioniste a lancé un acte d’agression flagrant et non provoqué contre l’Iran, assassinant de nombreux hauts commandants militaires, scientifiques nucléaires et civils.

Le 22 juin, les États-Unis se sont joints à l’agression israélienne, en prenant pour cible trois sites nucléaires iraniens, à savoir Fordow, Ispahan et Natanz, en grave violation de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Les frappes israéliennes ont eu lieu alors que Téhéran et Washington avaient déjà tenu cinq cycles de négociations indirectes sur la question nucléaire iranienne, sous la médiation du Sultanat d’Oman, depuis avril 2025. Une nouvelle série de discussions devait se tenir à Mascate le 15 juin, mais a été annulée en raison des actes d’agression israéliens.

Voici quelques images de la réunion du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, avec les ambassadeurs, chargés d’affaires et chefs de missions étrangères et internationales résidant à Téhéran, le samedi 12 juillet 2025. ©IRNA

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SOURCE: FRENCH PRESS TV