Le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Iran, Vincent Cassard, a visité la prison d’Evin à Téhéran après la frappe aérienne israélienne du mois dernier, qui a fait 79 morts. Il s'est dit choqué par l'ampleur de l'attaque, qu'il a dénoncée comme une violation du droit international.
Vincent Cassard, représentant du CICI en Iran, a tenu ses propos mercredi lors de sa visite sur les lieux de l'attaque. Il était accompagné de Pir Hossein Kolivand, directeur du Croissant-Rouge iranien, et de Heshmatollah Hayat al-Ghaib, directeur général de l’Organisation pénitentiaire de la province de Téhéran.
Il a remercié Kolivand de lui avoir permis de constater de visu les destructions causées par l’attaque israélienne sur la salle des visites, la cuisine, l’infirmerie, le bâtiment administratif et d’autres sections de la prison d’Evin.
Il s’est dit choqué que des civils, des familles de prisonniers et des citoyens ordinaires aient été ciblés et touchés par l’attaque israélienne.
Il a ajouté que le CICR surveille la mise en œuvre du droit international humanitaire, qui interdit strictement toute attaque contre les civils et les infrastructures civiles, y compris les prisons.
Les hôpitaux et les centres médicaux sont également protégés par le droit international humanitaire et ne devraient jamais être la cible d'attaques.
La frappe aérienne israélienne sur la prison d'Evin a eu lieu le 23 juin, pendant les heures de visite des détenus avec leurs familles et les travailleurs sociaux.
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Elle a tué 79 personnes, dont des membres du personnel administratif de la prison, des militaires, des détenus, des familles de prisonniers venus pour des visites ou des suivis juridiques, des travailleurs humanitaires et des habitants du quartier.
Kolivand a déclaré que l'Iran avait envoyé des rapports au CICR et au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye concernant les atrocités israéliennes.
« Les Conventions de Genève interdisent le bombardement de cibles civiles, y compris les prisons, et le considèrent comme un crime », a-t-il ajouté.
Le 13 juin, Israël a lancé une agression flagrante et non provoquée contre l'Iran, assassinant de nombreux commandants militaires de haut rang, des scientifiques nucléaires et des civils ordinaires.
Plus d’une semaine plus tard, les États-Unis ont également bombardé trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante du droit international.
En réponse, les forces armées iraniennes ont ciblé des sites stratégiques dans les territoires occupés, ainsi que la base aérienne d'al-Udeid au Qatar, la plus grande base militaire américaine en Asie de l’Ouest.