Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a déclaré que l'agression israélienne contre la République islamique aurait pu dégénérer en une guerre « généralisée et incontrôlable » dans toute la région si elle était restée sans réponse.
S'adressant au Forum économique eurasien vendredi par visioconférence, Pezeshkian a affirmé que les forces armées iraniennes avaient assuré une défense « légitime » de la noble nation, de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies, pendant les 12 jours d'agression contre le pays.
Le 13 juin, aux premières heures du matin, le régime israélien a lancé une agression sur le sol iranien, ciblant divers sites militaires et nucléaires, tuant de nombreux hauts commandants militaires et scientifiques nucléaires, ainsi que des civils.
Le 22 juin, les États-Unis ont pris le train en marche et bombardé trois sites nucléaires iraniens, en violation grave de la Charte des Nations unies, du droit international et du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Le lendemain, l'Iran a lancé une salve de missiles sur la base aérienne d'al-Udeid au Qatar – la plus grande base militaire américaine en Asie de l’Ouest – en représailles à cette agression non provoquée et illégale.
Le régime israélien aux abois s’est vu contraint de déclarer unilatéralement une trêve le 24 juin après avoir subi de lourdes pertes causées par 22 vagues de missiles balistiques iraniens.
Pezeshkian a rappelé que les « actes d'agression brutaux et les attaques terroristes armées illégales » du régime israélien contre l'Iran ont eu lieu en plein milieu de négociations indirectes entre l'Iran et les États-Unis sur le programme nucléaire pacifique iranien, ajoutant que les installations nucléaires à vocation pacifique du pays étaient également visées.
« Les attaques militaires des États-Unis et du régime sioniste contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran, qui étaient sous la supervision totale de l'Agence internationale de l'énergie atomique, constituent une violation flagrante de toutes les règles internationales », a-t-il souligné.
Le président iranien a également déclaré que l'agression portait « un coup irréparable » au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
Pezeshkian a noté qu’un grand nombre de civils ont été tués et blessés au cours des « opérations illégales et criminelles » du régime israélien et de ses attaques contre des zones résidentielles, des infrastructures publiques, des hôpitaux et des centres médicaux.
Il a exhorté la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité de l'ONU et l'Agence internationale de l'énergie atomique, à adopter une attitude plus responsable face aux agresseurs et aux fauteurs de guerre.
Le président iranien a souligné la nécessité d'abandonner la politique de complaisance envers le régime sioniste en ce qui concerne ses violations systématiques et répétées des droits humains.
Il a déclaré que la session d'aujourd'hui du Forum économique eurasiatique offrait l'occasion de condamner fermement ces actes d'agression et ces menaces qui pesaient sur la région et le monde entier.
Dans son discours, M. Pezeshkian a déclaré que l'Iran a toujours essayé d’être un membre « efficace et fiable » sur le plan des relations économiques régionales, ajoutant que la mise en œuvre de l'accord de libre-échange signé entre Téhéran et l'Union économique eurasiatique (UEE) constituerait une étape importante vers le renforcement des liens économiques dans la région.
L'Iran et l'Union économique eurasiatique ont signé un accord de libre-échange en décembre 2023, six ans après l'adhésion de Téhéran au bloc. Cette initiative vise à diversifier les partenaires commerciaux de l'Iran face aux sanctions occidentales.
Dans le même ordre d’idée, le président iranien a évoqué certains projets qui, selon lui, sont à l’ordre du jour, y compris le développement et la modernisation des corridors ferroviaires et routiers existants, l'amélioration du transport aérien, la création de zones communes spéciales et l'utilisation des capacités de transit des ports iraniens pour relier les pays membres de l'UEE aux marchés mondiaux.
Il a ajouté que la coopération entre producteurs et consommateurs d'énergie et l'utilisation des capacités existantes pour connecter les réseaux énergétiques de la région figuraient également parmi les priorités.
Pezeshkian a appelé à la mise en place des infrastructures nécessaires afin de promouvoir la coopération dans le domaine des technologies numériques, faciliter l'échange d'informations et les nouveaux échanges commerciaux, réorganiser les services d'intelligence artificielle et déployer des efforts conjoints pour lutter contre l'unilatéralisme.
« Sans aucun doute, il sera difficile d'exploiter pleinement le potentiel et les avantages de l'accord de libre-échange sans développer une infrastructure bancaire indépendante et anti-sanctions », a souligné le président iranien.
À ce sujet, il a proposé le financement de projets d'infrastructure et industriels communs par la Banque eurasienne de développement, l'élargissement du système de circulation monétaire de l'UEE aux pays observateurs intéressés et la mise en place d'un système de règlement en monnaies nationales.