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La résolution de l'AIEA vise à faire pression sur l'Iran pour qu'il fasse des concession (Eslami)

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Mohammad Eslami, président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. (Archives)

Le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (AEOI) a affirmé que la résolution anti-iranienne adoptée par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) visait à faire pression sur Téhéran pour qu’il fasse des concessions.

Mohammad Eslami s’est exprimé jeudi 12 juin lors d’une interview télévisée, peu après l’adoption par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, composé de 35 États membres, d’une résolution accusant l’Iran de manquements à ses engagements nucléaires.

Selon lui, cette résolution s’inscrit dans une série de manœuvres politiques orchestrées par les trois pays européens — le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne — sous la houlette des États-Unis et avec le soutien du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, sous l’influence du régime sioniste. L’objectif de cette pression coordonnée serait, selon M. Eslami, de forcer Téhéran à faire des concessions unilatérales.

Le responsable iranien a, par ailleurs, mis en garde contre l’instrumentalisation des capacités de l’AIEA, en évoquant notamment un article publié par l’agence de presse Reuters à la suite du vote du Conseil des gouverneurs, qui prétendait que l’Iran n’avait pas respecté ses engagements nucléaires envers l’organisme onusien. Une prétention qu’il a contestée avec fermeté, soulignant que ni le contenu du rapport du directeur général ni la résolution elle-même ne justifient une telle interprétation.

Eslami a précisé que la résolution accuse l’Iran de ne pas s’être conformé à ses engagements au titre du Plan global d’action conjoint (PGAC). Or, a-t-il rappelé, selon la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, ces engagements constituent des obligations réciproques entre les parties signataires, et ne sauraient être présentés comme des devoirs unilatéraux pesant exclusivement sur Téhéran.

Cette résolution, rédigée par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, a été adoptée par 19 voix pour, 3 contre et 11 abstentions. La Russie, la Chine et le Burkina Faso s’y sont opposés, tandis que plusieurs pays, parmi lesquels l’Afrique du Sud, l’Inde, le Pakistan, l’Égypte, l’Indonésie et le Brésil, ont choisi de s’abstenir.

Dans ce contexte, Eslami a annoncé que l’Iran avait achevé la construction de son troisième site d’enrichissement, et que des centrifugeuses avancées de sixième génération seraient prochainement installées au complexe nucléaire de Fordo.

Il a affirmé que, malgré les menaces récurrentes proférées par certaines puissances occidentales, l’industrie nucléaire iranienne demeure un pilier fondamental de l’identité nationale.

« Ils profèrent constamment des menaces, mais ils doivent comprendre que l’industrie nucléaire iranienne fait partie intégrante de l’identité du peuple. En réponse à leurs manœuvres politiques, nous avons construit notre troisième site d’enrichissement et commencé son exploitation. Le site est construit et sécurisé », a-t-il déclaré.

Le processus d’équipement des centrifugeuses est en cours, et une fois achevé, les opérations d’enrichissement pourront débuter. Par ailleurs, les centrifugeuses de première génération actuellement en place à Fordo seront remplacées par celles de sixième génération, a-t-il indiqué.

À la suite de l’adoption de la résolution jeudi, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique et le ministère iranien des Affaires étrangères ont publié un communiqué conjoint dénonçant fermement le caractère « politiquement motivé » du texte.

Dans le communiqué conjoint, Téhéran a dénoncé le caractère « politiquement motivé et partial » du récent rapport publié par l’AIEA. Ce document, déjà contesté, a servi de base à une résolution rédigée par les États-Unis et les trois puissances européennes — la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni — dont le contenu, selon l’Iran, va encore plus loin dans la politisation, au point de contredire même le rapport politiquement motivé présenté par le directeur général de l’agence nucléaire de l’ONU.

Les quatre pays concernés sont accusés de poursuivre des agendas politiques propres, tentant de raviver des accusations anciennes de plus de 25 ans contre Téhéran, alors qu’ils n’ont pas réussi à identifier la moindre irrégularité dans les activités nucléaires actuelles de l’Iran.

« Cela survient malgré le fait que toutes les réclamations passées ont été déclarées closes en vertu de la résolution de l’Agence de novembre 2015 », indique le communiqué.

L’accord nucléaire de 2015, qui prévoyait la suspension des sanctions anti-iraniennes en échange de restrictions visant à renforcer la confiance dans les travaux nucléaires de Téhéran, a été remis en cause par le retrait unilatéral des États-Unis en 2018. L’Iran a attendu plus d’un an que les trois parties européennes à l’accord compensent le retrait américain, mais en vain.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV