L’Iran a averti qu’il pourrait exercer son droit légal de se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) si les États européens poursuivaient leur tentative, juridiquement infondée, de rétablir les sanctions des Nations unies à son encontre.
Amir Saeed Iravani, représentant permanent de l’Iran auprès des Nations unies, a fait cette déclaration dans une lettre adressée ce mercredi 11 juin au Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette lettre fait suite à une campagne menée par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, (E3), visant à rétablir les sanctions. Cette campagne a conduit les trois pays, avec le soutien des États-Unis, à soumettre une résolution anti-iranienne à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), afin de déclencher le mécanisme Snapback.
Cette pression s’inscrit dans le cadre des accusations des alliés occidentaux selon lesquelles l’Iran chercherait à se doter de l’arme nucléaire- une allégation que l’organisme de surveillance n’a jamais confirmée, sur fond de ses inspections les plus rigoureuses.
Iravani a ainsi dénoncé la campagne occidentale la qualifiant d'« acte juridiquement infondé et politiquement imprudent, aux conséquences profondément déstabilisatrices pour la paix et la sécurité régionales et internationales ».
Il a réitéré les précédents avertissements de la République islamique, indiquant qu’elle envisagerait une « réponse proportionnée », incluant la possibilité de « lancer le processus de retrait du TNP conformément à l’article X du Traité ».
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L’article souligne le droit d’un État partie de se retirer du Traité si des « événements extraordinaires » mettent en péril ses intérêts suprêmes.
L’ E3 tente de « créer une crise »
Iravani a également qualifié de « totalement infondées » les accusations erronées du trio européen contre l'Iran de vouloir « modifier » sa doctrine défensive afin qu'elle puisse inclure le développement d'armes nucléaires.
Une telle accusation, a-t-il ajouté, reflète « une tentative délibérée de provoquer une crise ».
« La politique nucléaire de l’Iran est sans équivoque pacifique, fondée à la fois sur ses engagements juridiques du TNP et sur une doctrine défensive religieuse et stratégique profondément enracinée, interdisant les armes de destruction massive », a-t-il affirmé.
Il a également souligné que la République islamique s’est engagée à trouver une solution négociée, qui fournisse des garanties suffisantes quant au caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire.