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Plan d'aide Israélo-US pour Gaza : GHF ferme ses portes

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Des Palestiniens déplacés font la queue et attendent de remplir leurs bidons d'eau dans la ville de Gaza. Photo : PAM/Photothèque

Le mécanisme de contrôle de la population de Gaza, masqué par une distribution d’aide alimentaire et administré par une organisation récemment créée, dénommée « Gaza Humanitarian Foundation » (GHF), et ses sites de distribution étroitement surveillés par les forces israéliennes, a été contraint de cesser ses activités après que les institutions internationales ont réagi face aux exactions commises par le régime sioniste dans ces centres.

En effet, un nouveau jour de violences a été observé mardi à Gaza. Selon les informations communiquées par la Défense civile, le bilan est lourd : au moins une trentaine de Palestiniens ont été tués et plus d’une centaine blessés par des tirs de l’armée israélienne. C’est dans ce contexte que le centre de distribution d’aide géré par la fondation GHF a mis la clé sous la porte ce mercredi 4 juin 2025.

La Fondation a par contre annoncé dans un communiqué mercredi que ses « centres de distribution seront fermés pour des travaux de rénovation, de réorganisation et d’amélioration de l’efficacité ».

Elle a précisé que ses opérations dans les centres d’aide reprendraient à partir de jeudi.

Cette fermeture intervient alors que l’armée israélienne a mis en garde contre les déplacements « sur les routes menant aux centres de distribution, qui sont considérées comme des zones de combat ».

Cette nouvelle attaque survient après que 27 personnes ont été tuées mardi lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu près d’un site de la GHF dans le sud de Gaza.

Mercredi également, au moins 32 personnes ont perdu la vie dans les bombardements israéliens sur Gaza, dont 12 dans une seule frappe sur une tente abritant des personnes déplacées, a indiqué le ministère de la Santé de Gaza.

Au moins 95 Palestiniens ont été tués et 440 autres blessés à Gaza au cours des dernières 24 heures, a-t-il ajouté. Deux corps de personnes tuées lors de précédentes attaques israéliennes ont également été retrouvés sous les décombres.

Des sources médicales ont signalé que de nombreuses victimes se trouvent toujours emprisonnées sous les décombres, et que les équipes de secours et de protection civile se trouvent dans l’incapacité de les secourir et de les évacuer en raison des bombardements continus et de la destruction des infrastructures.

Pour l’heure, le bilan des morts de la guerre génocidaire d’Israël dans le territoire assiégé a atteint les 54 607 personnes depuis le 7 octobre 2023, a indiqué le ministère.

Depuis la rupture du cessez-le-feu en mars dernier, l’armée du régime sioniste a causé la mort de 4 335 Palestiniens et 13 300 blessés.

La GHF a débuté ses distributions il y a un peu plus d’une semaine, après la levée très partielle d’un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois, privant la population de Gaza de toute aide humanitaire.

Son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques et des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité des centres de distribution.

La GHF a ouvert un deuxième site mercredi dernier, mais les forces israéliennes ont de nouveau ouvert le feu sur des demandeurs d’aide à l’ouest de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza.

Lire aussi : Rafah : 27 civils massacrés dans une attaque israélienne contre une zone d’aide humanitaire

Le Bureau des médias de Gaza a déclaré dimanche dans un communiqué qu’en moins d’une semaine, le régime israélien avait tué des dizaines de personnes et blessé des centaines d’autres sur les sites de la GHF.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a jugé « inacceptable » la mort de Palestiniens cherchant de l’aide alimentaire.

« Je suis horrifié par les informations selon lesquelles des Palestiniens ont été tués et blessés hier à Gaza alors qu’ils recherchaient de l’aide. Il est inacceptable que des Palestiniens risquent leur vie pour de la nourriture », a-t-il déclaré le 2 juin.

Par ailleurs, Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, a qualifié de « crimes de guerre » les attaques contre des civils près des centres d’aide dans la bande de Gaza, dans un communiqué émis mardi.

Le mouvement de résistance palestinien Hamas affirme que les sites de distribution d’aide gérés par la GHF sont devenus des « pièges mortels » pour les civils affamés et un outil de déplacement.

La crise humanitaire à Gaza s’est considérablement aggravée depuis le 18 mars, lorsque le régime israélien a repris ses attaques et violé son accord de cessez-le-feu avec le groupe de résistance Hamas.

Selon les estimations de la Classification intégrée de la phase de la sécurité alimentaire (IPC) publiée aujourd’hui, 470 000 personnes à Gaza sont confrontées à une faim catastrophique (IPC phase 5) et l’ensemble de la population est en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Le rapport prévoit également que 71 000 enfants et plus de 17 000 mères auront besoin d’un traitement urgent contre la malnutrition aiguë. Au début de l’année 2025, les agences estiment que 60 000 enfants auront besoin d’un traitement.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV