En visite au Caire dans le cadre d’une tournée régionale, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a appelé à l’instauration d’un cessez-le-feu « immédiat et durable » dans la bande de Gaza.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien, Badr Abdelatty, ce lundi 2 juin dans la capitale égyptienne, M. Araghchi a salué les efforts déployés par l’Égypte et le Qatar pour parvenir à un cessez-le-feu dans le but de mettre fin aux hostilités dans l’enclave palestinienne.
« L’Iran soutient tout accord de cessez-le-feu soutenu par la population de Gaza », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous espérons qu’un cessez-le-feu immédiat et durable sera instauré dès que possible, qu’un échange de prisonniers aura lieu, et que l’aide humanitaire entrera à Gaza. Nous souhaitons plein succès à nos amis égyptiens dans leurs efforts ».
Concernant les relations bilatérales Téhéran-Le Caire, le chef de la diplomatie iranienne a affirmé qu’aucun obstacle ne s’oppose à l’approfondissement des relations entre l’Iran et l’Égypte, soulignant le rôle important des deux pays dans l’établissement de la paix et de la sécurité régionales.
Il a fait part de la volonté de Téhéran de renforcer ses relations avec Le Caire, précisant que les responsables des deux pays jouissent actuellement d’un climat de « confiance mutuelle » et sont « plus disposés que jamais » à élargir leur coopération.
« La voie vers le développement des relations entre les deux pays est plus ouverte que jamais. Nous sommes convenus de promouvoir le tourisme entre les deux pays », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.
En outre, M. Araghchi a évoqué un renforcement de la coordination sur les questions régionales au sein des organisations internationales, ainsi qu’une volonté partagée d’augmenter le volume des échanges commerciaux et de poursuivre un dialogue politique et des consultations constants.
Ailleurs dans ses remarques, le ministre iranien des Affaires étrangères a abordé les négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis, précisant que Téhéran ne signera aucun accord avec Washington si le droit de l’Iran à l’enrichissement d’uranium n’est pas pleinement respecté.
Il a indiqué qu’une réponse appropriée serait bientôt transmise aux éléments de la proposition américaine reçue par l’intermédiaire du Sultanat d’Oman. « Cette réponse sera fondée sur les principes et les droits de la nation iranienne », a-t-il ajouté.
Certaines sources indiquent que les États-Unis auraient exhorté l’Iran à renoncer à toute forme d’enrichissement d’uranium et à rejoindre un consortium régional consacré à la production d’énergie nucléaire.
En réponse à cela, le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé que l’enrichissement de l’uranium, conformément aux traités internationaux, représentait un droit inaliénable de la République islamique d’Iran.
« Nous n’accepterons aucune demande qui va à l’encontre des droits du peuple iranien », a-t-il martelé, réitérant l’exigence principale de Téhéran lors de ses négociations avec Washington : la levée de toutes les sanctions cruelles.
Abbas Araghchi a exprimé l’engagement de la République islamique d’Iran à garantir la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Il a en outre affirmé que Téhéran est disposé à fournir toutes les assurances requises, soulignant l’absence de secret entourant cette question.
En outre, il a mis en garde les pays européens contre l’activation du mécanisme de retour automatique des sanctions, appelé snapback, qui permettrait de rétablir les sanctions anti-iraniennes des Nations unies suspendues dans le cadre du Plan global d’action commun (PGAC). Il a exprimé l’espoir que les Européens ne « commettront pas d’erreur ».
« Une telle politique serait une erreur et ne ferait qu’aggraver les crises actuelles », a-t-il averti, tout en exprimant sa confiance en la capacité de la diplomatie à résoudre les différends.