Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, qui s’est tenue ce lundi 2 juin à Téhéran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que l’Iran répondra à une nouvelle proposition des États-Unis sur un accord nucléaire en se fondant sur les droits et les principes de la nation.
Ces remarques ont été formulées deux jours après que la République islamique a confirmé avoir reçu des éléments de la proposition américaine par l’intermédiaire du Sultanat d’Oman.
À ce sujet, le porte-parole de la diplomatie iranienne a précisé que le fait de recevoir un texte ne signifie ni son acceptation, ni qu’il soit acceptable.
« Nous y répondrons sur la base des principes et des droits de la nation iranienne », a-t-il affirmé, ajoutant que l’Iran ne donnera pas de réponse positive à une proposition contenant des exigences radicales et maximalistes, ou ignorant les intérêts fondamentaux du pays.
Dans la foulée, il a souligné que tout accord nucléaire doit inclure la poursuite des activités d’enrichissement de l’uranium par l’Iran ainsi que la levée des sanctions cruelles imposées au pays.
Ailleurs dans ses remarques, M. Baghaï a évoqué les informations selon lesquelles la proposition américaine exigerait de l’Iran qu’il cesse ses activités d’enrichissement et rejoigne un consortium régional pour la production d’énergie nucléaire.
Il a affirmé que l’initiative du consortium n’est pas une idée nouvelle, mais ce qui importe, c’est qu’elle ne peut en aucun cas se substituer à l’enrichissement à l’intérieur du pays.
Ces remarques interviennent après que le récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a faussement accusé l’Iran de mener des activités nucléaires secrètes et a exprimé des inquiétudes concernant son stock d’uranium enrichi à 60 %.
Téhéran a rejeté ce rapport politiquement motivé, affirmant qu’il était basé sur des données falsifiées fournies par le régime israélien.
En s’appuyant sur le rapport de l’AIEA, les États-Unis, ainsi la troïka européenne, à savoir l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, prévoient de soumettre un projet de résolution contre l’Iran lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, prévue du 9 au 13 juin, selon les médias.
Dans ses commentaires, M. Baghaï a condamné les mesures anti-iraniennes prises par la troïka européenne au sein de l’AIEA.
Il a souligné que l’UE-3 avait préparé cette résolution en dépit des avancées notables enregistrées lors de la récente visite du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, à Téhéran. « Il est naturel que l’Iran ne puisse pas laisser de telles actions provocatrices sans réponse », a précisé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
En outre, M. Baghaï a fait référence aux menaces proférées par des Européens d’activer le mécanisme de retour automatique des sanctions, appelé snapback, afin de réimposer les sanctions des Nations unies à l’encontre de l’Iran.
« Compte tenu des actions des parties adverses, nous avons prévu plusieurs scénarios et nous agirons en fonction de leurs décisions. Elles savent très bien que si elles recourent à des mécanismes non constructifs, l’Iran disposera également de mesures de rétorsion », a-t-il averti.
En ce qui concerne les États-Unis, M. Baghaï a indiqué que ce qui nous importe, c’est les actions et les politiques américaines.
À cet égard, le porte-parole de la diplomatie iranienne a affirmé qu’il existe des voix fortes aux États-Unis qui ne cherchent pas la guerre avec l’Iran, mais dans la pratique, les politiques américaines ont, depuis quatre décennies, toujours suivi une voie de confrontation et d’hostilité
Ailleurs dans ses propos, Esmaïl Baghaï a mis l’accent sur le fait que l’Iran poursuivait sérieusement son objectif d’instaurer une zone exempte d’armes nucléaires en Asie de l’Ouest, tout en désignant Israël comme étant le seul obstacle à la réalisation d’une telle région.
De plus, il a condamné les crimes odieux perpétrés par l’entité occupante contre les Palestiniens de la bande de Gaza au cours de sa guerre génocidaire.
Les hôpitaux, les médecins ainsi que les infirmiers figurent toujours parmi les cibles du régime sioniste, en dépit du fait que, selon le droit international, les institutions médicales et leur personnel doivent bénéficier d’une immunité absolue contre toute forme d’agression.