L'Iran a appelé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à refléter la réalité du programme d'énergie nucléaire pacifique de la République islamique de sorte à empêcher toute exploitation politique de l'affaire par d'autres parties qui visent à faire avancer leurs mauvaises intentions politiques anti-iraniennes.
Cette mise en garde a été formulée par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’un entretien téléphonique avec le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, le samedi 31 mai.
La discussion portait notamment sur le rapport récemment publié par l’agence de l’ONU concernant le programme nucléaire iranien.
M. Araghchi a réaffirmé la coopération continue de son pays avec l’AIEA, soulignant que toutes les activités nucléaires iraniennes étaient sous supervision de l'agence et menées conformément à l’accord de garanties généralisées.
Cet accord permet à l'AIEA de vérifier que toutes les matières nucléaires présentes dans un pays sont utilisées uniquement à des fins pacifiques et ne sont pas détournées vers la production d'armes nucléaires.
Le chef de la diplomatie iranienne a encore précisé qu'aucune déviation n’avait été constatée à aucun stade dans le programme nucléaire iranien.
Ailleurs dans ses remarques, Araghchi a appelé l’AIEA à s’assurer que ses rapports reflètent fidèlement ces faits pour éviter que certains acteurs utilisent l’agence comme un levier politique contre l’Iran.
Il a également demandé au directeur général de l'agence de confirmer la coopération de l'Iran avec l'organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA.
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De plus, Araghchi a exhorté l'agence à mettre en garde contre toute action à caractère politique visant le pays, notamment de la part des États européens.
Le haut diplomate iranien a averti que toute action injustifiée recevrait une réaction appropriée de la part de Téhéran, précisant que la responsabilité de l’aggravation des tensions incomberait à ceux qui politisent la mission de l’AIEA.
Araghchi faisait en fait allusion aux tentatives du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne – alliés des États-Unis dans le cadre de l’accord de 2015 avec l’Iran – visant à rétablir les sanctions de l’ONU via le mécanisme de « snapback ». Une démarche qui, selon Téhéran, risque d’être exploitée à des fins politiques, plutôt que d’engager un processus de dialogue sincère.