Le ministre norvégien du Développement international a déclaré que les agissements d’Israël à Gaza portent atteinte au droit international et alimentent une menace mondiale plus large, avertissant que le recours au blocage de l’aide et le ciblage des groupes humanitaires pourrait devenir une nouvelle norme sinistre.
Dans un article publié dans le quotidien britannique The Guardian en date du samedi 31 mai, Asmund Aukrust a exprimé de vives préoccupations concernant les violations des droits de l’homme perpétrées par le régime israélien dans la bande de Gaza. Selon lui, ces actions constituent un précédent dangereux pour le droit international, mettant ainsi en danger la sécurité mondiale.
La Norvège, dont le rôle historique dans le processus de paix au Moyen-Orient est bien documenté, a facilité de manière significative les accords d’Oslo de 1993. L’année dernière, le pays a officiellement reconnu l’État palestinien.
« Depuis un an et demi, nous constatons un très faible respect du droit international dans la guerre à Gaza et, ces derniers mois, la situation est pire que jamais », a déclaré Asmund Aukrust avant d’ajouter combien il était important que le gouvernement norvégien proteste contre ces actions et condamne cette violation flagrante.
Aukrust a déclaré que la crise n’aggravait pas seulement les souffrances à Gaza, mais qu’elle érodait les principes qui protègent les civils partout dans le monde, comme l’a rapporté The Guardian.
En mentionnant la récente initiative, désignée sous le nom de Fondation humanitaire de Gaza (GHF), mise en place par les États-Unis et Israël pour soit disant assurer la gestion de la distribution de denrées alimentaires dans la région de Gaza, il a affirmé que cette organisation illustrait un exemple de militarisation de l’action humanitaire.
En effet, alors que la GHF a commencé à distribuer de la nourriture à Gaza cette semaine, les forces israéliennes ont tiré sur des civils venus chercher des vivres dans un centre de distribution, au cours de scènes chaotiques, tandis que les autorités sanitaires locales ont fait état de dizaines de morts et de blessés.
Selon une évaluation soutenue par l’ONU, l’ensemble de la population de Gaza – quelque 2,1 millions de personnes – est menacée de famine grave, un demi-million d’entre elles vivant dans des conditions « catastrophiques ».
« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que ces actions deviendront une nouvelle norme dans le droit international et feront du monde un endroit plus dangereux pour nous tous », a poursuivi Aukrust.
Concernant l’utilisation du terme « génocide », il a déclaré que la décision à cet égard relève de la responsabilité de la Cour internationale de Justice (CIJ) et cela ne doit pas devenir une question politique et bipolaire.
Il a souligné : « Le génocide est le pire crime qu’un pays ou un homme politique puisse commettre et ne devrait pas être exploité politiquement. »
Le fonds souverain du pays, qui est le plus important au monde, a déjà mis 11 entreprises sur la liste noire pour avoir aidé l’occupation israélienne.
Le parlement norvégien devrait voter la semaine prochaine contre une proposition visant à empêcher le fonds d’investir dans des entreprises opérant dans les territoires palestiniens occupés.
M. Aukrust a exhorté les citoyens européens à maintenir la pression et à rester engagés, ajoutant : « Tant que la guerre se poursuivra, nous ne pourrons pas nous en sortir. Tant que la guerre durera, le gouvernement norvégien cherchera toujours à savoir ce qu’il peut faire de plus. Quelle nouvelle initiative pouvons-nous prendre ? Comment pouvons-nous envoyer un message encore plus clair à ceux qui sont responsables de cette situation ? »