Le ministre iranien des Affaires étrangères affirme que le droit inaliénable du pays à enrichir de l’uranium repose sur le principe de « rejet de la domination étrangère ».
Dans le cadre d’une visite ce samedi 31 mai au mausolée de l’Imam Khomeini, dans le sud de Téhéran, Abbas Araghchi a prononcé un discours. Cette allocution, qui s’est déroulée en présence du personnel du ministère iranien des Affaires étrangères, a permis de réaffirmer l’engagement des participants envers les idéaux du défunt fondateur de la Révolution islamique.
« Le fondement principal de la politique étrangère [de l’Iran] repose sur la mentalité et le principe de renonciation à la domination étrangère », a déclaré Araghchi.
« Dans le tout premier article de la Constitution, il est stipulé que l’établissement de la République islamique est fondé sur le rejet de l’oppression et du fait d’être opprimé, ainsi que de la domination et du fait d’être dominé », a-t-il ajouté.
Le haut diplomate a souligné que la même politique est poursuivie dans les négociations en cours entre Téhéran et Washington concernant le programme nucléaire pacifique de la République islamique.
« Il y a beaucoup à dire sur la question nucléaire et sur l’enrichissement en tant qu’une des nécessités du pays, mais dans les négociations nucléaires, un autre axe de notre travail concerne la question du rejet de la domination ; cela a toujours été notre principe directeur dans les négociations actuelles », a déclaré M. Araghchi.
« L’affirmation selon laquelle il ne faut pas procéder à l’enrichissement est en soi une domination. Pourquoi ne pourrions-nous pas procéder à l’enrichissement ? C’est absolument inacceptable pour la nation iranienne ».
Soulignant que la République islamique a été pionnière dans la dénonciation des armes nucléaires, Araghchi a ajouté : « Ils n’ont en aucun cas le droit de priver la nation iranienne de ses droits. L’énergie nucléaire est le droit inaliénable du peuple iranien ».
Dans une interview accordée mercredi à la télévision d’État d’Oman, le président Massoud Pezeshkian a déclaré que Téhéran était prêt à une coopération pertinente visant à prouver la nature pacifique de ses activités nucléaires, mais ne renoncerait en aucune circonstance à ses droits nucléaires.
Pezeshkian a également noté qu’une fatwa (décret religieux) émise par le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, avait clairement interdit à la République islamique de chercher à se doter d’armes nucléaires.
L’Iran et les États-Unis sont engagés dans des négociations indirectes, sous la médiation d’Oman, depuis avril pour trouver un remplaçant à l’accord nucléaire de 2015 – officiellement connu sous le nom de Plan global d’action commun (PGAC).
L’Iran a montré au monde le caractère pacifique de son programme nucléaire en signant un accord historique avec six puissances mondiales en 2015.
En 2018, les États-Unis ont unilatéralement quitté le PGAC, conduisant à une rupture des négociations et à la mise en œuvre d’une campagne de pression maximale contre l’Iran.
Téhéran exige désormais des garanties qui consistent en un engagement formel de la part des États-Unis à mettre fin à l’ensemble des sanctions en vigueur et à s’abstenir de toute action unilatérale visant à dérailler le nouvel accord.