Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a salué « l'un des cycles de négociations les plus professionnels » avec les États-Unis, affirmant que Téhéran continuerait à maintenir sa position et à insister sur ses positions « totalement claires ».
Ces propos ont été tenus à l’issue du cinquième cycle de négociations indirectes entre Téhéran et Washington, qui s’est tenu vendredi 23 mai à Rome, capitale italienne, et qui a duré plus de trois heures. Les discussions ont été menées sous la médiation du ministre omanais des Affaires étrangères, Badr Albusaidi.
« Ce cycle de négociations a été l’un des plus professionnels que nous ayons jamais menés. Nous avons une fois de plus exposé les positions et les principes de la République islamique d'Iran concernant les négociations. Nos positions sont parfaitement claires et nous y restons fermement attachés », a déclaré le négociateur en chef iranien.
Araghchi a déclaré que la partie américaine avait « désormais une meilleure compréhension, plus claire et plus précise de nos positions ».
Avant de partir pour Rome, Araghchi avait réaffirmé la détermination de l'Iran à poursuivre son programme d'enrichissement d'uranium et a souligné qu'il n'y aurait pas d'accord si les États-Unis insistaient sur leur exigence excessive visant à réduire à zéro le droit légitime de l'Iran à l'enrichissement.
«Trouver la voie vers un accord n’a rien de sorcier : zéro arme nucléaire = nous avons un accord. Zéro enrichissement = nous N’AVONS PAS d’accord », a-t-il écrit sur X.
Set to travel to Rome for 5th round of indirect talks with the United States.
— Seyed Abbas Araghchi (@araghchi) May 22, 2025
Figuring out the path to a deal is not rocket science:
Zero nuclear weapons = we DO have a deal.
Zero enrichment = we do NOT have a deal.
Time to decide...
Au terme du cinquième tour, il a indiqué que les deux parties avaient convenu de transmettre les propositions et idées échangées à leurs capitales respectives afin de poursuivre les discussions.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a indiqué que son homologue omanais, en tant que médiateur, a également proposé des solutions pour surmonter les obstacles existants et favoriser des avancées.
Il a ajouté que l'Iran prévoyait d'examiner ces nouvelles solutions et propositions potentiellement utiles, tout en préservant ses propres principes et positions.
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« Les deux parties devront présenter leurs points de vue sur ces propositions et solutions, puis le prochain cycle de négociations sera organisé », a-t-il précisé.
Araghchi a exprimé l'espoir que les parties engageront des discussions plus approfondies lors du prochain cycle si les solutions sont examinées dans les capitales.
« On peut donc dire que la question des négociations indirectes reste ouverte et que les pourparlers se poursuivront », a-t-il expliqué.
« Un succès »
M. Araghchi a parlé de négociations « tellement compliquées qu’elles ne peuvent pas se régler en deux ou trois réunions », « mais le fait que nous soyons actuellement sur une voie raisonnable est considéré comme un succès ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères a souhaité que les parties parviennent à des solutions permettant des avancées dans les prochains cycles, grâce à une meilleure compréhension des positions iraniennes.
« Nous n’en sommes pas encore là, mais nous ne sommes pas non plus désespérés », a-t-il rajouté.
Il a indiqué qu’il était possible de progresser grâce aux solutions proposées par le Sultanat d’Oman.
Comme lors des cycles précédents, Abbas Araghchi et l’envoyé régional du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, ont dirigé les délégations lors des pourparlers à Rome.
Depuis avril, Téhéran et Washington ont tenu cinq cycles de négociations indirectes à Rome et à Mascate au sujet du programme nucléaire iranien. Ces discussions se sont déroulées dans un contexte marqué par les revirements fréquents de la position américaine, qui ont contraint les responsables iraniens à critiquer les déclarations « contradictoires » de leurs homologues américains.