Le directeur de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé un plan d’aide israélien, soutenu par les États-Unis, destiné à Gaza. Selon lui, cette initiative constitue une distraction délibérée face aux atrocités commises par le régime israélien contre la population palestinienne.
Dans un message publié ce samedi 17 mai sur le réseau sociale X (anciennement Twitter), M. Lazzarini a considéré que de tels plans étaient un gaspillage de temps et de ressources précieuses, alors que la famine menace la région et que l'aide humanitaire reste bloquée à la frontière.
Le directeur de l’ONU a déclaré, sans faire allusion directement au plan d’aide à Gaza, que l’élaboration de nouveaux « plans » est une diversion face aux atrocités et un gaspillage de ressources.
Il a également insisté sur le fait que l'aide de l'agence des Nations Unies « s'accumule hors de [Gaza] : la nourriture pourrit, les médicaments périment. Dans le même temps, le temps presse vers la famine. Les habitants de Gaza meurent ».
Il a lancé un appel à l’ouverture des frontières : « Levez le siège. Ouvrez les portes. Laissez-nous faire notre travail. »
Don’t reinvent the wheel: putting together new “plans” is a distraction from the atrocities + a waste of resources.
— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) May 17, 2025
The humanitarian community in #Gaza, including @UNRWA, is ready. It has the experience & expertise to reach people in need.
Our aid is piled up outside: food… https://t.co/SsxSsnTLT1
De son côté, Tom Fletcher, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, a averti samedi qu’il ne fallait pas perdre de temps à élaborer un plan alternatif pour la distribution de l’aide.
S’adressant à ceux qui proposent une modalité alternative, il a affirmé : « Nous avons déjà un plan. Des milliers de camions de nourriture sont prêts à la frontière. Laissez-nous entrer, laissez-nous agir. »
Après plus de deux mois de blocage total de l’aide par Israël, ce dernier a enfin accepté un plan qui sera administré par une fondation privée nouvellement créée par les États-Unis.
La soi-disant « Fondation humanitaire de Gaza » mettrait en place des sites de distribution sécurisés par des entrepreneurs militaires privés américains et gérés par des travailleurs humanitaires.
Les principales organisations humanitaires des Nations Unies refusent cependant de participer au nouveau mécanisme d'aide, avertissant qu'il risque de déplacer les Palestiniens et d'accroître les dangers auxquels ils sont confrontés.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a averti que ce nouveau plan pourrait contraindre des familles à faire « un choix impossible entre le déplacement et la mort ».
Le porte-parole de l’organisation, James Elder, a déclaré que si le plan soutenu par les États-Unis était mis en œuvre, les personnes les plus vulnérables de Gaza – les personnes âgées, les enfants handicapés, les malades et les blessés qui ne peuvent pas se rendre dans les zones de distribution désignées – seraient confrontées à des « défis horribles » pour récupérer l'aide.
Depuis la rupture d’un cessez-le-feu avec le Hamas à la mi-mars, Gaza a été à nouveau soumise à un blocus total, empêchant toute entrée d’aide humanitaire vitale.
Les organisations humanitaires ont averti à plusieurs reprises que la nourriture, l’eau, les médicaments et le carburant s’épuisaient sur tout le territoire assiégé.