Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a qualifié de « trompeuses » les déclarations du président américain Donald Trump sur les progrès de l’Iran, et a évoqué les sanctions de Washington qui frappent le pays depuis plus de quatre décennies.
« J’ai entendu les déclarations du président américain hier soir ; malheureusement, il avance une vision trompeuse », a déclaré M. Araghchi aux journalistes après une réunion du cabinet à Téhéran mercredi.
De retour en Arabie saoudite pour sa première visite d’État, mardi 13 mai, le président américain, Donald Trump, a comparé la situation économique de l’Iran sous sanctions à celle de l’Arabie saoudite, qui, selon lui, « a transformé des déserts arides en terres agricoles fertiles ». Il a proposé à Téhéran « une nouvelle voie, une voie bien meilleure, vers un avenir meilleur et plus prometteur ».
Ce que Trump « a dit à propos du désir des pays de la région de profiter d’une nouvelle voie de progrès et de prospérité est, en fait, la même voie que le peuple iranien a choisie avec sa révolution. Le peuple iranien a choisi la voie d’un pays libre, indépendant, démocratique et avancé, mais les États-Unis ont entravé les progrès de notre pays par des pressions, des sanctions et des menaces militaires ».
« Ce sont les États-Unis qui ont empêché le progrès de la nation iranienne avec leurs sanctions au cours des quarante dernières années, avec leurs pressions et leurs menaces militaires et civiles. »
« Le responsable des problèmes économiques, ce sont les États-Unis et les politiques arrogantes qu’ils ont imposées au peuple iranien, exigeant un système dépendant et vassal, ce qui est en contradiction avec la dignité du peuple iranien », a-t-il ajouté.
Le ministre iranien a évoqué la menace renouvelée de Trump « d’infliger une pression maximale » à l’Iran, la qualifiant de « source d’insécurité ». Dans son discours au forum d’investissement saoudo-américain à Riyad, mardi, le président américain s’est dit prêt à exercer « une pression maximale » sur l’Iran, si Téhéran refuse de se plier aux exigences américaines concernant son programme nucléaire civil.
« Le président américain ferme les yeux sur tous les crimes commis par Israël dans la région et cherche à présenter l’Iran comme une menace ; il s’agit là d’une pure supercherie et d’une menace mal placée. Quel régime a tué 60 000 personnes à Gaza ? », a-t-il affirmé.
« Qui a causé tant de destructions à Gaza ? Quel régime attaque les zones entourant la Palestine, notamment le Liban, la Syrie et le Yémen ? L’étendue de l’occupation menée par le régime sioniste en Syrie ces derniers mois dépasse la totalité de la bande de Gaza. »
« Le régime sioniste a placé la nation de Gaza sous embargo économique ; tous ces problèmes sont ignorés, et il tente de faire passer l’Iran comme une menace pour la région pour faire oublier la principale source de la menace, mais ils n’y parviendront pas », a poursuivi M. Araghchi.
Au cours de son premier mandat, Trump a retiré les États-Unis d’un accord précédent sur le programme nucléaire iranien et a lancé une campagne dite de pression maximale contre le pays.
Trump a rétabli cette politique après son retour à la Maison-Blanche pour un second mandat en janvier, mais il a depuis signalé sa volonté de conclure un nouvel accord pour remplacer l’accord de 2015, officiellement appelé Plan global d’action conjoint (PGAC).
Le 12 mars, dans une lettre aux dirigeants de la République islamique d’Iran, Trump a demandé l’ouverture de négociations en vue d’un nouvel accord tout en brandissant la menace d’une action militaire en cas de refus de Téhéran.
L’Iran a exclu toute négociation directe avec les États-Unis sous la pression et les menaces, déclarant toutefois que des pourparlers indirects restaient possibles.
Sous la médiation d’Oman, l’Iran et les États-Unis ont par conséquent tenu quatre cycles de négociations les 12, 19, 26 avril et 11 mai.
Les deux parties ont jusqu’à présent exprimé leur satisfaction quant à la manière dont les négociations ont progressé, les qualifiant de « positives » et « en progression ».