L’ancien chef de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a fermement condamné la position du bloc concernant le génocide perpétré par le régime israélien dans la bande de Gaza, affirmant que « la moitié des bombes larguées sur Gaza sont fournies par nous ».
S’exprimant après avoir reçu le prix européen Carlos V au monastère de Yuste, en Espagne, Josep Borrell a déclaré que l’Europe est témoin du plus grand nettoyage ethnique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour construire une destination touristique après l’extermination des Palestiniens.
Il a qualifié la situation prévalant à Gaza de « génocide » et a indiqué que l’UE, tout en disposant des moyens à s’opposer et à mettre un terme aux actes d’Israël, ne s’acquitte pas de sa responsabilité à cet égard.
Borrell a déclaré : « L’Union européenne ne fait pas ce qu’elle peut. Nous sommes confrontés à la plus grande opération de nettoyage ethnique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour créer une destination touristique splendide une fois que les millions de tonnes de décombres auront été déblayées de Gaza et que les Palestiniens seront morts ou partis. »
M. Borrell a critiqué Israël pour avoir violé toutes les règles de la guerre et pour avoir utilisé la famine de la population civile de Gaza comme une « arme de guerre », ajoutant : « La puissance des explosifs largués sur Gaza est trois fois supérieure à celle de la bombe qui a détruit Hiroshima ».
« Et depuis des mois, rien n’entre à Gaza. Rien : pas d’eau, pas de nourriture, pas d’électricité, pas de carburant, pas de services médicaux. C’est ce que les ministres de [Benjamin] Netanyahu ont dit et c’est ce qu’ils ont fait ».
Borrell a déclaré : « Nous savons tous ce qui se passe là-bas, et nous avons tous appris les objectifs affichés par les ministres de Netanyahu, qui sont des déclarations claires d’intentions génocidaires. J’ai rarement entendu le dirigeant d’un État exposer aussi clairement un plan correspondant à la définition juridique du génocide. »
L’armée israélienne a repris ses bombardements sur Gaza, le 18 mars, tuant des milliers de Palestiniens et en blessant de nombreux autres, après avoir unilatéralement rompu l’accord de cessez-le-feu de deux mois avec le Hamas et l’accord sur l’échange de prisonniers israéliens avec des Palestiniens enlevés.
Conformément aux dernières données du ministère de la Santé de Gaza, au moins 52 810 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 119 473 autres blessés depuis le déclenchent de la guerre brutale israélienne contre le territoire palestinien assiégé, le 7 octobre 2023.
Le Hamas a annoncé qu’il « accueille positivement toute proposition si elle garantit un cessez-le-feu permanent, le retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, la fin des souffrances de notre peuple palestinien et un accord sérieux d’échange de prisonniers ».
