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Les dirigeants européens menacent Poutine de nouvelles sanctions s'il n'accepte pas un cessez-le-feu de 30 jours

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à droite, assis avec les dirigeants de la Grande-Bretagne, de la France, de la Pologne et de l'Allemagne pour une réunion au palais Mariinskyi, la résidence officielle du président de l'Ukraine, à Kiev, le samedi 10 mai 2025. ©Getty Images

L’Ukraine et ses principaux alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à la Russie pour accepter un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi Moscou s’exposerait à de nouvelles « sanctions massives » occidentales.

Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre britannique Keir Starmer sont arrivés à Kiev, samedi matin 10 mai, pour afficher avec le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, leur soutien à l'Ukraine. Les trois dirigeants sont sortis ensemble du train qui les a amenés depuis la Pologne avant de rejoindre le président Volodymyr Zelensky et Donald Tusk.

« Nous venons de décider de soutenir un cessez-le-feu qui débutera lundi prochain, sans aucune condition préalable », a déclaré le dirigeant français.

Des sanctions « massives et coordonnées » ont également été évoquées par Emmanuel Macron, en cas de « violation » de la trêve proposée. Le président français avait brandi plus tôt le bâton des sanctions si Moscou n’accédait pas à cette injonction de cessez-le-feu.

« Si la Russie ne s’engage pas sur ces 30 jours de cessez-le-feu et sur ces discussions, il faut pouvoir prendre des sanctions supplémentaires qui soient beaucoup plus dures pour l’économie russe et en quelque sorte être dissuasif », avait-il déclaré à des journalistes de TF1/LCI depuis le train l’emmenant à Kiev, le tout deux mois après l’entrée en vigueur d’un 16e paquet de sanctions européennes.

Macron a déclaré que le cessez-le-feu « sera surveillé principalement » par les États-Unis, « auquel tous les Européens contribueront ».

« L'Ukraine et ses alliés sont prêts à un cessez-le-feu complet et inconditionnel sur terre, dans les airs et en mer pendant au moins 30 jours à compter de lundi » [le 12 mai], a affirmé sur X le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, assurant que cette trêve « et des mesures de confiance » pouvaient « ouvrir la voie à des négociations de paix ».

Quasi simultanément, sur Telegram, son ministère avait évoqué des « conversations téléphoniques productives » avec le président américain Donald Trump et les quatre dirigeants européens présents ainsi que Volodymyr Zelensky.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également exprimé son soutien à la trêve, qui, selon elle, « doit être mise en œuvre sans conditions préalables pour ouvrir la voie à des négociations de paix significatives ».

Depuis deux mois, Kiev fait pression pour un cessez-le-feu immédiat de 30 jours, ce que la Russie a jusqu’à présent refusé de respecter.

Moscou affirme soutenir l’idée en principe, mais insiste sur le fait qu’il y a ce qu’il appelle des « nuances » qui doivent d’abord être abordées

Dans une interview accordée à ABC News et publiée plus tôt samedi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que le président russe soutient le projet de cessez-le-feu en Ukraine proposé par les États-Unis. « Mais, avant d'aller plus loin, il faut répondre à des questions précises », a-t-il immédiatement tempéré

Interrogé sur la possibilité d'un dialogue avec les dirigeants européens, Peskov a déclaré à la chaîne d'information américaine ABC que Moscou entendait « des déclarations contradictoires de la part de l'Europe ».

« Elles sont généralement axées sur la confrontation plutôt que sur des tentatives visant à ressusciter nos relations d'une manière ou d'une autre », a-t-il déclaré, répondant à une question qui n'était pas directement liée à la proposition de cessez-le-feu.

Peskov a également rappelé qu’un éventuel cessez-le-feu avec l’Ukraine ne saurait être envisageable sans l’arrêt complet des livraisons d’armes en provenance des États-Unis et de l’Europe. « Sinon, ce sera un avantage pour l’Ukraine », a déclaré Peskov.

« L’Ukraine poursuivra sa mobilisation totale, envoyant de nouvelles troupes en première ligne. » Il a ajouté que Kiev profiterait d’un cessez-le-feu pour former des recrues et faire reposer ses unités existantes, ce qui serait, selon lui, inacceptable pour Moscou.

Peskov a rappelé que Vladimir Poutine avait déjà évoqué ces préoccupations lors d’un appel téléphonique avec Trump le 18 mars. Le président russe, affirme-t-il, continue de soutenir un cessez-le-feu, mais reste prudent en raison des « avancées russes sur le front » et de la dynamique actuelle du conflit.

« Alors, si nous parlons de cessez-le-feu, qu’allons-nous faire des livraisons d’armes qui arrivent chaque jour des États-Unis et des pays européens ? », a insisté Peskov, soulignant que la question restait un point de blocage majeur dans les discussions.

Le Kremlin insiste sur la nécessité de garanties concrètes concernant l’arrêt du soutien occidental à l’armée ukrainienne.

Le président américain Donald Trump a déclaré que l'Ukraine devra envisager de céder des territoires, y compris la Crimée, qui a rejoint la Russie après un référendum le 16 mars 2014.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV