L'Université Columbia a suspendu plus de 65 étudiants à la suite d’une manifestation pro-palestinienne qui s'est déroulée à la bibliothèque Butler, siège de l'enseignement supérieur.
La manifestation qui a eu lieu mercredi a donné lieu à 80 arrestations, ont confirmé, vendredi 9 mai, les responsables de l'université.
Selon un porte-parole de l'université, plus de 65 étudiants impliqués dans la manifestation ont désormais été suspendus provisoirement, et une enquête a été lancée à ce sujet.
Par ailleurs, l’accès au campus de Morningside Heights a été interdit pour 33 personnes issues d'établissements affiliés à l'université.
Les anciens élèves qui avaient participé à la manifestation ont également été empêchés de retourner sur le campus.
Lors de la manifestation, un groupe de militants a pénétré dans la bibliothèque Butler, la bibliothèque principale de l'université. D’après des témoins et comme l’indiquent des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, des agents de sécurité s'en sont pris violemment aux manifestants, dont beaucoup portaient le keffieh, le foulard traditionnel associé aux Palestiniens.
Alors que la manifestation s'intensifiait, la bibliothèque aurait été occupée.
Plusieurs universités américaines ont été témoins de telles manifestations dénonçant la guerre génocidaire lancée par le régime israélien – le plus proche allié des États-Unis en Asie de l’Ouest – contre la bande de Gaza depuis octobre 2023.
Les participants ont exprimé leur choc et leur ressentiment face à cette guerre qui a coûté la vie à environ 52 800 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
Ils ont également fustigé le soutien indéfectible des États-Unis à la guerre israélienne, notamment sous forme d’aide militaire et d'appui politique.
« L'université joue la carte de l'antisémitisme »
Les responsables américains ont accusé d'« antisémitisme » les militants qui ont participé au mouvement étudiant pro-palestinien.
Commentant les suspensions, la présidente par intérim de l'université Columbia, Claire Shipman, a réitéré cette accusation, prétendant que l'université « rejette catégoriquement l'antisémitisme et toutes les autres formes » de ce qu'elle a qualifié de « harcèlement et de discrimination ».
Afin de réprimer plus sévèrement ces manifestations, l'université Columbia a autorisé la présence d'agents fédéraux de l'immigration sur le campus.
L'administration de l'université Columbia a également prétendu que ces actes de protestation perturbaient « l'environnement académique » de l’établissement et « violaient les règles de l'université ».