L'armée pakistanaise a lancé une contre-offensive d'envergure contre l'Inde et ciblé plusieurs de ses sites militaires en représailles à une attaque militaire majeure de New Delhi plus tôt cette semaine et à ses frappes qui ont suivi.
L'opération pakistanaise, baptisée Bunyan Marsoos (Structure solide) d'après un verset coranique, a débuté ce samedi 10 mai.
Jusqu'à présent, l'armée a précisément ciblé des sites de missiles et des aérodromes, a indiqué le gouvernement d’Islamabad, tout en expliquant que les cibles étaient impliquées dans des attaques ayant récemment visé des sites « civils » et militaires pakistanais.
Les tensions entre les deux voisins se sont aggravées depuis le 22 avril, date à laquelle un attentat terroriste a frappé la ville de Pahalgam, au Cachemire sous administration indienne, tuant au moins 26 touristes.
Les autorités indiennes ont ensuite qualifié le Pakistan de responsable de l'incident et pris plusieurs mesures punitives contre Islamabad, notamment la suspension d'un important traité sur l'eau. Le Pakistan a commencé à réagir et démenti toute implication et pris des contre-mesures, telles que la suspension de la délivrance de visas aux ressortissants indiens, la fermeture de son espace aérien aux compagnies aériennes indiennes et le tir d'essai de plusieurs missiles à longue portée.
New Delhi a suivi ces mesures en lançant l'opération Sindoor contre le Pakistan et le Cachemire sous administration pakistanaise, ciblant les « infrastructures terroristes ».
Selon le Pakistan, dans le cadre de cette opération, l'Inde a tiré des missiles air-sol depuis des avions de guerre, frappant trois bases aériennes pakistanaises.
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Samedi également, l'Autorité de l'aviation civile pakistanaise a annoncé la fermeture de l'espace aérien du pays de 03h15 heure locale (22h15 GMT) à 12h00 (07h00 GMT) en réponse à la frappe de missile présumée.
« Les missiles indiens BrahMos dans le collimateur »
En allusion à l'opération Bunyan Marsoos, l'armée pakistanaise a déclaré que l'opération visait à mettre fin aux frappes indiennes en cours et à défendre la souveraineté du Pakistan.
Les cibles visées, selon l'armée pakistanaise, sont plusieurs sites militaires indiens, dont un site de stockage de missiles BrahMos à Beas, dans la province du Pendjab, et plusieurs aérodromes situés de part et d'autre de la ligne de contrôle (LdC), qui sépare le Cachemire sous administration pakistanaise du Cachemire sous administration indienne.
Le missile BrahMos, une arme supersonique d'une portée allant jusqu'à 800 kilomètres (497 miles), est l'un des atouts stratégiques clés de l'Inde. L'opération pakistanaise a spécifiquement ciblé ces installations, invoquant des inquiétudes quant à leur implication dans des frappes contre « des civils, des sites religieux et des infrastructures militaires pakistanais ».
Des sources au sein de l'armée pakistanaise ont indiqué que depuis le début de l'opération indienne, le Pakistan avait abattu plus de 80 drones indiens dans son espace aérien. L'Inde n'a pas encore réagi à ces nouvelles.
L'armée pakistanaise a en outre déclaré qu'elle se réservait le droit de prendre des mesures défensives en vertu de l'article 51 de la Charte des Nations unies, affirmant que les actions de l'Inde étaient « sans provocation et sans preuve » liant le Pakistan à des activités terroristes en Inde.
La situation générale a également été marquée par d’intenses bombardements transfrontaliers qui s’intensifient dans des régions comme Sialkot au Pendjab, au Pakistan, et dans de nombreux secteurs le long de la ligne de contrôle.
Dans les grandes villes pakistanaises, notamment Lahore et Karachi, des habitants ont également déclaré avoir entendu plusieurs explosions.
Face à cette flambée de violence, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a convoqué une réunion d'urgence avec les principaux dirigeants civils et militaires du pays afin d'évaluer la situation. Cette réunion a notamment porté sur la sécurité nationale et les ressources nucléaires du Pakistan.
Les Nations unies et d’autres organismes internationaux ont appelé à plusieurs reprises à la désescalade entre les deux pays, exhortant les deux parties à engager un dialogue pour s’attaquer aux causes profondes de la situation.