Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a condamné les attaques meurtrières de l’Inde, affirmant qu’Islamabad riposterait pour « chaque goutte de sang » versée lors des raids.
Il a tenu ces propos lors d’une allocution télévisée mercredi soir, après qu’au moins 31 civils ont été tués et 46 autres blessés dans les frappes aériennes indiennes, et les bombardements qui ont suivi à la frontière avec le Pakistan et le Cachemire sous administration pakistanaise.
Sharif a averti que New Delhi devrait « payer le prix » de sa « grave erreur », ajoutant : « Nous prenons l’engagement de venger chaque goutte de sang de ces martyrs. »
Il a également salué l’armée pakistanaise, qui a annoncé avoir abattu cinq avions de l’armée de l’air indienne et un drone, en « état de légitime défense ».
« C’est un ennemi lâche qui cible des civils désarmés et se croit plus fort. Mais nous avons prouvé que le Pakistan sait comment réagir de manière juste pour se défendre. La nation salue la bravoure et la force de nos forces armées », a déclaré Sharif.
Pendant ce temps, le ministère indien de la Défense a affirmé que ses frappes visaient ce qu’il a qualifié d’« infrastructures terroristes », pour tenir « responsables » les auteurs de l’attentat du 22 avril à Pahalgam, dans le Cachemire sous administration indienne, qui a coûté la vie à 25 ressortissants indiens et un Népalais.
Le ministre indien des Affaires étrangères, Vikram Misri, a décrit les frappes de son pays comme « mesurées, proportionnées, responsables et ne visant pas à provoquer une escalade », affirmant qu'elles étaient destinées à neutraliser des terroristes qui, selon les responsables, pourraient être envoyés en Inde.
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Cependant, Sharif a souligné que l'attaque de Pahalgam « n'était pas liée » au Pakistan et qu'Islamabad avait été « accusé à tort ».
Il a indiqué que le Pakistan avait proposé d’enquêter sur l’incident, une offre restée sans réponse de la part de l’Inde.
Par ailleurs, le Comité de sécurité nationale du Pakistan a autorisé mercredi les forces armées à entreprendre des actions correspondantes en réponse aux frappes aériennes indiennes.
Le Comité a également averti que cette agression de l’Inde représentait un risque sérieux pour les compagnies aériennes commerciales des pays du golfe Persique, mettant en danger la vie de milliers de passagers.
À la suite de l’attaque indienne, plusieurs compagnies aériennes ont annoncé le réacheminement ou l’annulation de leurs vols à destination et en provenance de l’Inde et du Pakistan.
Le Cachemire, à majorité musulmane, est un point sensible dans les relations entre l'Inde et le Pakistan depuis que les deux pays ont obtenu leur indépendance de la Grande-Bretagne en 1947. Les deux voisins revendiquent la totalité de la région himalayenne, mais chacun n'en contrôle qu'une partie.