Lors d’une réunion avec les invités du 3ème Festival international des médias Sobh organisé par la radiotélévision iranienne (IRIB) à Téhéran mardi, Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a mis en exergue le droit du pays à la technologie nucléaire pacifique, rejetant les allégations de l’administration américaine selon lesquelles la République islamique est le seul État non doté d’armes nucléaires à mener un programme d’enrichissement de l’uranium.
« Le porte-parole de l’OIEA réfute l’affirmation du secrétaire d’État américain selon laquelle l’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires à avoir un programme d’enrichissement », a déclaré l’organisation nucléaire dans un message publié sur son compte de réseau social X.
#AEOI Spox refutes US StateSec claim that #Iran is the only non-nuclear weapon state w/ enrichment program. He said Netherlands, Belgium, South Korea, Brazil & Japan also enrich w/o possessing nukes. He said this type of comment bothers US State Dept staff more than anyone else. https://t.co/x8HORQvf7T pic.twitter.com/nw7GkQobWh
— Atomic Energy Organization Of Iran (@aeoi_ir) May 7, 2025
« Les Pays-Bas, la Belgique, la Corée du Sud, le Brésil et le Japon enrichissent également de l’uranium sans posséder d’armes nucléaires », est-il ajouté dans le message. « Ce genre de commentaire dérange plus que quiconque le personnel du département d’État américain. »
Le commentaire de M. Kamalvandi intervient suite aux propos du secrétaire d’État américain Marco Rubio qui a déclaré dans une interview sur Fox News jeudi que tout accord avec l’Iran exigerait que ce pays « mette fin à l’enrichissement de l’uranium » et qu’il importe à la place du combustible nucléaire.
En sa qualité de secrétaire d’État et de conseiller intérimaire à la sécurité nationale, Rubio a avancé que le programme d’enrichissement national de l’Iran présentait des risques de prolifération. Une allégation purement motivée par des considérations politiques que Téhéran a rejeté à maintes reprises.
Rubio a également appelé l’Iran à « renoncer » à l’enrichissement de l’uranium et prétendu que « les seuls pays au monde qui enrichissent de l’uranium sont ceux qui possèdent des armes nucléaires ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a répliqué aux remarques de Rubio, en déclarant que « l’Iran a parfaitement le droit de posséder le cycle complet du combustible nucléaire », évoquant l’adhésion de longue date de Téhéran au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
En vertu du TNP, auquel l’Iran a adhéré en 1970, les États non dotés d’armes nucléaires sont autorisés à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, y compris l’enrichissement, sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
En 2015, l’Iran a prouvé au monde le caractère pacifique de son programme nucléaire en signant le Plan global d’action conjoint (PGAC) avec six puissances mondiales. Cependant, le retrait unilatéral de Washington en 2018 et le rétablissement ultérieur des sanctions contre Téhéran ont laissé l’avenir de cet accord en suspens.
En 2019, l’Iran a commencé à réduire les limites qu’il avait acceptées dans le cadre du PGAC après que les autres parties n’ont pas respecté leurs engagements.
L’Iran et les États-Unis sont engagés dans des négociations nucléaires depuis le 12 avril, et une quatrième série de négociations initialement prévue samedi a été reportée pour des « raisons logistiques ».
Malgré les trois cycles de négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis, ce dernier continue à menacer l’Iran d’une action militaire et à lui imposer des sanctions.
Le porte-parole du gouvernement iranien a dit que la République islamique était prête à faire face à n’importe quel scénario.