Mercredi dernier, des avions de chasse britanniques ont bombardé certaines cibles au Yémen dans le cadre de l'invasion militaire américaine du pays. Cependant, les observateurs politiques à Londres se demandent quel est le but ultime de ces attaques et pourquoi la Grande-Bretagne devrait être impliquée dans une telle guerre.
Le journal The Telegraph a écrit que les critiques de l'opération avertissent que l'intervention militaire ne sera pas efficace.
L'analyste britannique James Snell a écrit dans une note faisant référence au bilan historique des interventions militaires étrangères au Yémen : « Au cours des 60 dernières années, divers pays, dont l'Égypte et l'Arabie saoudite, ont combattu au Yémen, mais les résultats ont été désastreux. » « L’Égypte est sortie dévastée de la guerre au Yémen, et l’Arabie saoudite a dû faire face à une crise humanitaire et à des attaques de missiles et de drones. »
L'analyste a ajouté : « Nous ne sommes ni l'Arabie saoudite ni l'Égypte. Mais cela ne signifie pas que nous pouvons véritablement vaincre Ansarallah. Notre expérience en Irak et en Afghanistan montre que les guerres aériennes, bien que notre spécialité, ne mènent pas à une victoire définitive. »
Il a également évoqué la situation actuelle en Afghanistan et a écrit : « Après l'intensification de la guerre aérienne contre les talibans et Daech sous l'ère Trump, le président américain a finalement signé un accord avec les talibans, et aujourd'hui l'Afghanistan est devenu l'émirat des talibans et Daech y a pris le pouvoir. Un groupe qui a maintenant mené des attaques en Russie et en Iran et qui ciblera bientôt l'Europe. »
Il a conclu en écrivant : « Tirer quelques missiles est facile et relaxant. » Mais la Grande-Bretagne doit se demander quels sont ses projets pour l’avenir. L’Amérique se lasse généralement de ces guerres et recule. « Pourquoi devons-nous encore monter dans ce train ? »
Réaction de Bernard Cornut, analyste politique français, expert en énergie et spécialiste du Moyen-Orient.
