Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que toute avancée dans les pourparlers indirects avec les États-Unis dépendait du sérieux de Washington et de l'adoption d'une approche réaliste de sa part.
Lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, ce vendredi 2 mai, M. Araghchi a indiqué que le comportement incohérent des États-Unis, ainsi que le recours à des menaces et sanctions contre l'Iran, avaient alimenté les doutes quant à la volonté de Washington de poursuivre la diplomatie.
« Pour avancer sur cette voie [diplomatie], il faut que l'autre partie fasse preuve d'une volonté sérieuse et du réalisme », a-t-il fait remarquer, avant de noter : « L’Iran, en tant que membre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tout en respectant ses obligations, insiste sur le fait que la nation iranienne doit bénéficier de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, ce qui nécessite l’enrichissement. »
Le ministre iranien a, en outre, souligné que, pour parvenir à un accord équilibré, juste et durable, toutes les parties devaient s'abstenir de toute exigence contraire au Traité de non-prolifération (TNP).
Abbas Araghchi a également évoqué le non-respect par les États-Unis de leurs engagements dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, soulignant que les autres parties doivent fournir des garanties pour lever les sanctions et permettre à l’Iran de bénéficier économiquement de tout remplacement de l’accord de 2015.
« Les comportements et déclarations contradictoires des responsables américains, ainsi que le recours à des sanctions et menaces contre la nation iranienne, ont intensifié la méfiance et la doute à l’égard du sérieux des États-Unis dans la voie diplomatique », a-t-il indiqué.
Plus loin dans ses propos, le chef de la diplomatie iranienne a fait allusion à plusieurs cycles de négociations avec les trois pays européens - à savoir l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni - au cours de l'année écoulée, sans omettre de souligner la volonté de l'Iran de poursuivre ses échanges avec les parties européennes. Le diplomate a émis l'espoir que la troïka européenne adopterait une approche constructive en vue d'une résolution pacifique des différends existants.
Le secrétaire général de l'ONU a, pour sa part, mis l’accent sur l'importance de poursuivre les négociations jusqu'à ce qu'elles aboutissent à des résultats.
M. Guterres a également salué l'approche innovante du ministre iranien des Affaires étrangères pour expliquer l'évolution liés aux pourparlers indirects entre l'Iran et les États-Unis.
« Répéter des mensonges ne changera pas les faits fondamentaux »
Dans un message sur X, Abbas Araghchi a déclaré : « Je m’abstiens généralement de diffuser des arguments sur les éléments clés des pourparlers dans les médias.»
« Ce que je dirai, c’est que répéter des mensonges ne changera pas les faits fondamentaux. » a-t-il indiqué.
« En tant que signataire fondateur du TNP, l’Iran a pleinement le droit de posséder l’intégralité du cycle du combustible nucléaire. De plus, plusieurs membres du TNP enrichissent de l’uranium tout en rejetant catégoriquement les armes nucléaires. Outre l’Iran, ce club comprend plusieurs pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Sud. »
« Un positionnement maximaliste et une rhétorique incendiaire ne mènent à rien, si ce n'est à réduire les chances de succès », a-t-il martelé.
« Un accord crédible et durable est à portée de main. Il suffit d'une volonté politique ferme et d'une attitude juste », a conclu M. Araghchi.
