Au moins 101 personnes ont été tuées ces deux derniers jours dans une banlieue de Damas lors de violents affrontements entre des éléments armés affiliés au groupe au pouvoir Hayat Tahrir al-Cham et des forces de la communauté religieuse druze locale, selon un rapport.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les affrontements survenus mardi et mercredi à Jaramana ont fait 10 morts parmi les civils, 30 morts parmi les membres affiliés au gouvernement de HTC et 21 morts chez les hommes armés druzes.
40 autres éléments druzes ont été tués, dont 35 dans une « embuscade » tendue mercredi, dans le fief druze de la province de Soueïda, au sud de la Syrie, a indiqué l’OSDH, basé au Royaume-Uni.
Ces combats constituent le dernier épisode de violences interconfessionnelles en Syrie depuis que les groupes armés takfiristes ont pris le contrôle du pays après la chute du gouvernement du président Bachar al-Assad début décembre 2024.
Les affrontements ont éclaté après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un clip audio dans lequel un homme insultait prétendument le grand Prophète de l’Islam le très vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). L'enregistrement a été attribué à Marwan Kiwan, un dignitaire religieux druze, qui a catégoriquement démenti toute implication.
« Je démens catégoriquement que cet enregistrement ait été réalisé par moi », a déclaré Kiwan dans une vidéo publiée en ligne. « Je n'ai pas dit cela et celui qui l'a réalisé est un homme malfaisant qui cherche à attiser les tensions entre les différentes composantes du peuple syrien. »
Le régime dirigé par HTC a déclaré dans un communiqué enquêter sur cet enregistrement audio, ajoutant que son enquête initiale avait démontré que le dignitaire religieux druze n'était pas responsable.
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Néanmoins, les loyalistes ont utilisé cet enregistrement comme prétexte pour attaquer la communauté druze, semant la mort et la destruction.
La situation sécuritaire en Syrie sous HTC – une branche du groupe terroriste Al-Qaïda – reste précaire. Les violences interconfessionnelles, notamment le massacre de centaines d'Alaouites en mars, ont renforcé les craintes des groupes minoritaires à l'égard des groupes armés désormais dominants en Syrie.
Depuis la chute du gouvernement Assad en décembre, la Syrie est également en proie à une occupation israélienne généralisée sur de vastes pans de son territoire dans le sud. Le pays a également été la cible de centaines de frappes aériennes israéliennes, qui ont principalement visé des infrastructures militaires appartenant à l'ancienne armée syrienne.
Le ministre israélien de la Guerre, Israël Katz, a déclaré dimanche qu'Israël prévoyait de maintenir ses forces d'occupation au Sud-Liban et en Syrie « pour une durée indéterminée ».
Jeudi, la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, citant des sources locales, a indiqué que l'armée israélienne établissait deux nouveaux avant-postes dans la banlieue de Damas, face au district de Hasbaya, au Sud-Liban.
Jeudi dernier, après avoir rencontré al-Jolani à Damas, le député américain Cory Mills a déclaré à Bloomberg que le dirigeant de facto de la Syrie cherchait à normaliser ses relations avec Israël et qu'il était porteur d'une lettre de sa part destinée au président américain Donald Trump.
