En moins de six semaines, les forces armées yéménites ont réussi à abattre sept drones américains MQ-9 Reaper, infligeant une perte de plus de 200 millions de dollars aux États-Unis, soit le coût le plus dramatique pour le Pentagone dans sa campagne militaire contre le Yémen, selon l’Associated Press.
Se fondant sur des informations fournies par des responsables de la défense, l’agence de presse américaine a rapporté ce vendredi que trois de ces drones avaient été abattus au cours de la semaine écoulée, preuve de l’amélioration de la capacité des forces yéménites à cibler les drones qui s’aventurent dans l’espace aérien du pays.
Ces appareils menaient des missions d’attaque ou d’espionnage, ont indiqué ces responsables, qui ont requis l’anonymat.
Le rapport ajoute que les pertes de drones sont probablement dues à ce qu’il qualifie de « tirs hostiles », précisant que des investigations sont en cours à ce sujet.
Les Reaper, conçus par General Atomics et d’une valeur d’environ 30 millions de dollars chacun, volent généralement à des altitudes supérieures à 12 100 mètres.
Par ailleurs, un responsable du Pentagone a prévenu contre le danger accru que représente la multiplication des frappes américaines pour les aéronefs.
Les frappes américaines se sont intensifiées après que le président Donald Trump a ordonné le mois dernier une « action militaire décisive et puissante » contre le Yémen, en réponse à la reprise de ses opérations pro-Gaza.
À mesure que la guerre génocidaire à Gaza a pris de l’ampleur, les Yéménites ont mené de nombreuses opérations, frappant des cibles partout dans les territoires assiégés, tout en visant des navires israéliens et ceux se dirigeant vers les ports des territoires occupés. Cette situation a conduit les États-Unis à former, en décembre 2023, une force opérationnelle maritime pour protéger le passage des navires israéliens à destination des territoires occupés.
Parallèlement, les forces armées yéménites ont intensifié leurs opérations en lançant des frappes ciblées contre des intérêts israéliens et américains, y compris des navires de guerre et des porte-avions déployés au large des côtes du Yémen. Cependant, ces frappes de représailles ont été suspendues dans le cadre du cessez-le-feu établi à Gaza le 19 janvier, cessez-le-feu qu’Israël a rompu le mois dernier.
Face à cette situation alarmante, des sénateurs américains ont exprimé leurs inquiétudes quant aux pertes civiles causées par les frappes américaines au Yémen.
Ainsi, suite aux attaques sur une installation civile, le port pétrolier de Ras Isa, qui ont causé la mort de plus de 70 personnes, des sénateurs démocrates tels que Chris Van Hollen (Maryland), Elizabeth Warren (Massachusetts) et Tim Kaine (Virginie) ont adressé jeudi une lettre au secrétaire à la Défense, Pete Hegseth pour lui demander si l’administration Trump « abandonnait les mesures nécessaires pour respecter ses obligations en matière de réduction des dommages aux civils ».