Dans un communiqué publié, mercredi 23 avril, le directeur de l’hôpital Tahrir du complexe médical Nasser à Gaza, Ahmad al-Farra, a mis en garde contre le stade le plus grave de la malnutrition des enfants de la bande assiégée.
En raison du blocus imposé par Israël à l’acheminement de l’aide humanitaire et du manque de médicaments et de préparations pour nourrissons, il est devenu extrêmement difficile de surveiller la santé des enfants de Gaza, peut-on lire dans son communiqué.
« Le manque de nutrition et de médicaments adéquats pour les femmes enceintes a un impact dangereux sur les nouveau-nés, en particulier les prématurés », a-t-il ajouté.
Selon le communiqué d’Ahmad al-Farra, la poursuite du blocage des approvisionnements en nourriture et en médicaments indique que les enfants de Gaza sont confrontés à un scénario dangereux et catastrophique.
L’état d’Ossama al-Raqab, un enfant palestinien de six ans illustre les conséquences humanitaires de l’agression israélienne à l’encontre de la population de la bande de Gaza, marquée par une pénurie alimentaire et une carence en eau potable, comme l’a souligné le Dr Farra dans son communiqué.
Ossama souffre de malnutrition aiguë depuis que le régime israélien a imposé le blocus. Il est proche de la mort selon sa famille.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part averti que la bande de Gaza se trouvait dans la cinquième phase de famine et de malnutrition.
Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) des Nations Unies a défini la cinquième phase de la famine comme « des zones où au moins un ménage sur cinq souffre d’un manque extrême de nourriture et risque la famine entraînant le dénuement, des niveaux extrêmement critiques de malnutrition aiguë et la mort ».
Pendant ce temps, les responsables de 12 grands groupes humanitaires dans l’enclave palestinienne ont déclaré qu’en plus du siège, les bombardements incessants du régime israélien ont fait que les enfants de Gaza survivent avec moins d’un repas par jour.
« Les enfants mangent moins d’un repas par jour et luttent pour trouver leur prochain repas... Tout le monde ne mange que des conserves... La malnutrition et la famine sont bel et bien présentes à Gaza », a déclaré Bushra Khalidi, responsable politique de l’ONG Oxfam.
Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Khalil Deqran, a déclaré qu’alors que le siège entre dans sa sixième semaine, au moins 60 000 enfants de Gaza présentent des symptômes de malnutrition aiguë.
De plus, ceci concerne les enfants que le ministère de la Santé a pu identifier et enregistrer. Il n’a pas été en mesure d’examiner les centaines de milliers d’enfants à Gaza.
Depuis le début du blocus, les 25 boulangeries approvisionnées par l’ONU qui fabriquent du pain ont été fermées, les agences d’aide avertissant que la population est au bord de la famine et d’une épidémie de masse.
Depuis le 2 mars, date à laquelle Israël a rompu l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas, ses forces ont imposé un blocus total à la bande de Gaza.
À noter que le régime israélien a repris ses attaques contre la bande de Gaza le 18 mars, en lançant des frappes meurtrières sur la bande assiégée, faisant au moins 51 305 morts et plus de 117096 blessés.