Des éléments armés affiliés à Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dirigés par le régime au pouvoir en Syrie, ont arrêté deux responsables de la branche syrienne du mouvement Jihad islamique de la Palestine, suite à une récente interdiction imposée par les États-Unis aux groupes palestiniens.
Khaled Khaled, chef de file du Jihad islamique syrien basé à Gaza, et Abou Ali Yasser, responsable du comité exécutif du mouvement de résistance en Syrie, ont été arrêtés par des éléments armés de HTC, a rapporté, mardi 22 avril, The Times of Israel, citant des médias palestiniens.
Il n'existe aucune confirmation officielle de la part des autorités du régime syrien à ce sujet, ajoute le rapport.
Ces arrestations sont intervenues après que Washington, qui refuse toujours de reconnaître l'administration de HTC à Damas, a exigé que la Syrie, dirigée par HTC, interdise à tous les « groupes palestiniens » d'opérer et de collecter des fonds dans le pays, une demande formulée à la suite de l'éviction du président Bachar el-Assad en décembre.
Cependant, le terme « groupes palestiniens » reste flou, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'ampleur potentielle de l'interdiction, d'autant plus que la Syrie accueille plus de 600 000 Palestiniens et de nombreux groupes et organisations palestiniens, tant de la Résistance que de la fonction publique.
Les motivations de Washington ne sont pas totalement claires, mais de nombreux analystes estiment que l'un des principaux objectifs du soutien américain au changement de régime en Syrie est de mettre fin à son soutien historique aux Palestiniens et à leur cause, à un moment où les sanctions américaines et les restrictions liées à Israël entravent les efforts de reconstruction syriens.
Alors que HTC a appelé au désarmement de toutes les factions, y compris les groupes palestiniens, il n'a pas décrété d'interdiction complète de leurs activités.
L'ambiguïté de la demande américaine, conjuguée à l'absence de promesse concrète de prolongation de l'allègement des sanctions, suggère que le pays arabe pourrait s'y conformer sans en tirer aucun avantage tangible ; les États-Unis pourraient, de leur côté, invoquer le non-respect de ces exigences ou simplement décider de ne pas renouveler la levée des sanctions de l'ère Biden.
La levée temporaire des sanctions est désormais liée aux exigences de l'administration Trump, auxquelles HTC doit satisfaire.