Alors que l’attention du monde reste focalisée sur Gaza, une autre scène de la tragédie palestinienne se joue loin des projecteurs : la Cisjordanie occupée et Qods orientale. Ces derniers jours, l’armée israélienne a intensifié ses opérations militaires à Tulkarem, Naplouse et Beit Furik, visant aussi bien les combattants que les civils. Des enfants enlevés et attachés à des arbres, des tirs à balles réelles contre des adolescents, des descentes dans les camps de réfugiés… Le tableau est sombre.
À Qods-Est occupée, c’est un autre visage de l’oppression qui s’affiche. Ce samedi 19 avril, les chrétiens ont été empêchés d’accéder à l’église du Saint-Sépulcre pour les célébrations du Samedi saint. Des fidèles ont été brutalisés, l’un d’eux s’est vu menacé par un policier israélien, arme pointée. Un épisode qui en dit long sur les violations systématiques de la liberté religieuse dans les territoires occupés.
Dans ce contexte dramatique, un autre événement suscite la polémique : les déclarations de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’un discours à l’Université Ben Gourion du Néguev en 2022 donne à réfléchir. Y affirmant que « l’Europe repose sur les valeurs du Talmud » et saluant sans nuance l’héritage de David Ben Gourion, elle omet sciemment l’histoire de la Nakba, les droits bafoués du peuple palestinien et les critiques mêmes d’historiens israéliens.
Cette interview propose d’interroger les dimensions multiples de cette actualité : la répression sur le terrain, le silence complice de certaines puissances occidentales, et les dérives idéologiques qui gagnent l’Union européenne, avec Bernard Cornut, analyste politique français, spécialiste du Moyen-Orient.