La compagnie minière Barrick Gold est au cœur d’un conflit avec les autorités maliennes concernant le non-paiement d’impôts, ce qui met en péril l’exploitation de la mine de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du Mali.
En vertu d’une décision prise par les services fiscaux maliens, les autorités nationales ont procédé, le 15 avril, à la fermeture du siège du géant minier canadien Barrick Gold, situé dans la capitale Bamako. Cette décision fait suite à des accusations du gouvernement malien selon lesquelles la compagnie n’a pas respecté ses obligations fiscales.
Dans un communiqué rendu public le 15 avril, Barrick Gold a confirmé la fermeture de son siège à Bamako. De son côté, le gouvernement garde le silence pour l’heure, et n’a encore fourni aucune déclaration officielle quant aux raisons de cette fermeture.
Le contentieux entre le gouvernement malien et Barrick Gold remonte à l’adoption du nouveau code minier par le gouvernement malien en 2024. Le nouveau cadre législatif stipule l’augmentation de la part de participation publique dans les projets miniers, ainsi que le règlement rétroactif de centaines de millions de dollars par les compagnies étrangères opérant dans le pays. Contestant les nouvelles modalités, Barrick Gold a entamé plusieurs cycles de négociations sans succès.
La situation s’est aggravée en janvier 2025 lorsque les autorités ont justifié la saisie de près de trois tonnes d’or, pour une valeur totale de près de 245 millions de dollars, par le non-règlement des obligations fiscales du géant minier canadien.
Pour sa part, la compagnie, qui détient 80 % des parts du complexe minier de Loulo-Gounkoto, l’un des plus grands gisements d’or au monde, conteste les arguments des autorités maliennes, estimant que les nouvelles réglementations violent les accords préexistants.
La minière a affirmé dans son communiqué qu’elle « continue de rechercher une solution constructive », tout en se disant « disposée à recourir à l’arbitrage international et aux recours juridiques contre le gouvernement et toute personne ou entité agissant de mauvaise foi ».
Du côté malien, l’enjeu pour le gouvernement de transition est de renforcer sa souveraineté économique et de mieux contrôler l’extraction de ses ressources naturelles en récupérant davantage de recettes issues du secteur minier.
Selon des sources proches du dossier, citées par la presse africaine, les négociations se poursuivent toujours entre le gouvernement et Barrick Gold, laissant penser qu’une résolution du contentieux pourrait survenir dans les prochains jours. Des propos qui n’ont été confirmés par aucune source officielle pour le moment.