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Drone malien abattu : le Burkina Faso, le Mali et le Niger rappellent leurs ambassadeurs en Algérie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des restes du drone abattu par l'ANP. (Photo de lematindalgerie.com)

Les relations se détériorent un peu plus. Dimanche 6 avril, le Mali et ses alliés, à savoir le Burkina Faso et le Niger, ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie. Cette décision fait suite aux accusations portées contre ce pays, jugé responsable de l’abattage d’un drone de l’armée malienne dans la ville de Tin Zaouatine, située à l’extrême sud de l’Algérie, près de la frontière malienne, à la fin du mois de mars.

« Le collège des chefs d’État de l’AES [Alliance des États du Sahel] décide de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger », ont annoncé les trois pays dans un communiqué commun.

Le 1er avril, Alger avait affirmé avoir abattu un drone de reconnaissance armé qui avait pénétré son espace aérien. Après avoir mené une enquête, le ministère malien des Affaires étrangères a déclaré que le drone a été détruit à la suite d’« une action hostile préméditée » du gouvernement algérien.

Selon les autorités maliennes dirigées par des militaires au pouvoir depuis un double coup d’État en 2020 et 2021, l’épave du drone a été localisée dans une zone située à 9,5 kilomètres au sud de la frontière entre les deux pays.

« La distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441 mètres. Ces deux points sont situés sur le territoire national [du Mali] », peut-on lire dans le communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, qui a ajouté que l’aéronef « est tombé à la verticale, ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action hostile causée par des tirs de missiles sol-air ou air-air ».

Dans son communiqué, Bamako a qualifié l’abattage de ce drone d’« acte d’agression inédit », condamnant ce qu’elle a interprété comme une « action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes ».

Par ailleurs, le gouvernement du Mali a annoncé un certain nombre de mesures, dont la convocation de l’ambassadeur d’Algérie sur son territoire, afin de « protester » contre son voisin. Il a également décidé du retrait immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC), une alliance de plusieurs forces armées du Sahel, ainsi que de porter plainte devant des instances internationales pour cet acte.

Ce contentieux est le dernier en date entre le Mali et son grand voisin algérien, dont les relations n’ont cessé de se dégrader ces dernières années. Les deux pays avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs respectifs à la suite d’une brouille en décembre 2023.

Le Mali a accusé l’Algérie d’entretenir une « proximité avec les groupes terroristes », notamment dans la région frontalière, où l’armée malienne et ses alliés russes ont subi fin juillet de lourdes pertes.

Fin janvier 2024, la junte malienne avait annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015. Cet accord a longtemps été considéré comme essentiel pour stabiliser le pays, confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire nourrie par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à Daech, et de bandes criminelles communautaires.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV