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Marine Le Pen face à un verdict crucial dans l'affaire de détournement de fonds du Parlement européen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La dirigeante d’extrême droite française, Marine Le Pen, à l’Assemblée nationale à Paris, le 14 janvier 2025. ©AP

L’avenir politique de la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, ainsi que celui de la France, est en jeu à deux ans d’une élection présidentielle cruciale, alors qu’un tribunal doit rendre lundi son verdict sur les accusations selon lesquelles elle et des membres de son parti auraient détourné des fonds du Parlement européen.

Si elle est reconnue coupable, la dirigeante du Rassemblement national et triple candidate à la présidentielle pourrait être interdite de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, ce qui pourrait bouleverser le cours de la politique de droite en France.

Les procureurs ont requis contre Marine Le Pen une amende de 300 000 euros, une peine de prison et une interdiction de cinq ans d’exercer ou de briguer une fonction publique.

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Les conséquences potentielles d’un verdict de culpabilité sont devenues plus pressantes vendredi lorsque le Conseil constitutionnel français a décidé que les hommes politiques reconnus coupables de crimes peuvent être immédiatement exclus de leurs fonctions.

« Menace pour la démocratie »

Le Pen a dénoncé les poursuites comme une tentative de mettre fin à sa carrière politique, affirmant que l’empêcher d’exercer ses fonctions irait à l’encontre de la volonté populaire et représenterait une menace pour la démocratie.

Un sondage réalisé par le journal français Le Figaro début mars suggérait que 42 % des électeurs français soutenaient sa candidature pour 2027.

Bien que Le Pen ait nommé Jordan Bardella président du RN en 2021, un haut responsable du Parti a admis qu’il n’y avait « pas de plan B » si elle était déclarée inéligible pour se présenter.

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Marc de Fleurian, député RN du Pas-de-Calais, a balayé les inquiétudes concernant l’inéligibilité en déclarant : « La question ne se pose pas. Ce n’est pas tabou, mais on a toujours dit qu’une telle injustice ne pouvait pas se produire, donc elle ne se produira pas. »

Environ 7 millions d’euros détournés

Le Pen et 24 autres membres du RN — y compris des responsables du Parti, des employés, des eurodéputés et des assistants — ont été jugés en novembre pour des accusations de détournement d’environ 7 millions d’euros de fonds du Parlement européen destinés au personnel de l’UE, afin de payer des employés du Parti en France. Tous les accusés ont démenti les charges.

Les membres ont été accusés d’avoir mis en place un système de détournement de fonds européens pour recruter des personnes en France à partir de 2015, les procureurs affirmant que des eurodéputés du Front national, dont Le Pen, ont participé à l’escroquerie à partir de 2004. 

Une condamnation pourrait compromettre les ambitions présidentielles de Le Pen. Elle devrait faire appel de tout verdict de culpabilité, ce qui retarderait l’application des sanctions, y compris une éventuelle peine de prison ou une amende. Cependant, si les juges lui imposent une interdiction immédiate d’exercer une fonction publique, elle pourrait ne pas pouvoir se présenter en 2027, à moins d’être disculpée avant les élections.

Le Pen est restée provocatrice, déclarant la semaine dernière : « Je n’y pense pas. La peur n’élimine pas le danger, donc je ne vois aucun intérêt à deviner à l’avance. Je me considère comme totalement innocent de ce qui m’est reproché, donc si ma culpabilité est déclarée, j’utiliserai la loi pour défendre à nouveau mon innocence. »

Cinq ans de prison ?

Le parquet de Paris avait requis en novembre une peine de cinq ans de prison et une interdiction de mandat politique de cinq ans à l’encontre de Marine Le Pen.

La peine de prison proposée est « aménageable », ce qui signifie que Le Pen ne purgera pas nécessairement de peine de prison, selon l’AFP.

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Le procureur a requis que l’interdiction d’exercer des fonctions politiques prenne effet immédiatement, sans être reportée pendant la procédure d’appel, contrairement à ce que certains anticipaient. Cette interdiction s’appliquerait aux 25 accusés dans cette affaire.

« La loi s’applique à tous », a déclaré le procureur Nicolas Barret au tribunal.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV