Aux États-Unis, des groupes anti-palestiniens utilisent la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les militants pro-palestiniens et les signaler aux autorités fédérales américaines, selon une nouvelle enquête.
Selon une enquête de l’Associated Press (AP), des étudiants étrangers participant à de vastes manifestations sur les campus contre l’appui de Washington au génocide commis par le régime israélien à Gaza sont identifiés par des organisations pro-israéliennes utilisant des outils de surveillance basés sur l’intelligence artificielle.
Selon le rapport, un ingénieur logiciel basé à New York nommé Eliyahu Hawila a fourni un outil de reconnaissance faciale qu’il a développé et appelé NesherAI à l’organisation pro-israélienne Betar US. Cette organisation utilise cet outil pour identifier des manifestants masqués et compiler une liste d’entre eux. La liste sera, par la suite, transmise aux autorités fédérales américaines afin qu’elles prennent des mesures à leur encontre.
« C’est une pratique très préoccupante », a déclaré Abed Ayoub, directeur exécutif national du Comité américano-arabe de lutte contre la discrimination. « En fait, l’administration externalise la surveillance », a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a promis de réprimer les manifestants étudiants, qualifiant leurs manifestations pacifiques d’« acte anti-américain ». À son retour à la Maison-Blanche, il a signé un décret ordonnant aux autorités d’expulser les étudiants étrangers ayant participé aux manifestations pro-palestiniennes.
Les agences fédérales, notamment l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) et le département de la Sécurité intérieure ont depuis intensifié leurs tentatives pour traquer et expulser les étudiants étrangers engagés dans les protestations contre le génocide perpétré par le tandem américano-israélien à Gaza.
« Il y en a peut-être plus de 300 actuellement. C’est ce que nous faisons tous les jours. Chaque fois que je trouve un de ces fous, je lui retire son visa », a déclaré la semaine dernière le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, interrogé sur la répression actuelle contre les étudiants et les universitaires pro-palestiniens.
L’administration Trump a en outre menacé d’interdire à certaines universités d’inscrire des étudiants étrangers si leurs étudiants participaient à des manifestations pro-palestiniennes.
Début février, des messages provenant d’un groupe de discussion fréquenté par des Israéliens vivant à New York ont fuité en ligne. « Connaissez-vous des étudiants de Columbia ou d’une autre université qui sont ici avec un visa d’études et qui ont participé à des manifestations contre Israël ? » disait un message en hébreu.
« Si oui, c’est notre tour ! » ajoutait le message, accompagné d’un lien vers la hotline de l’ICE.