Le bilan des morts de la série de frappes israéliennes à travers le Liban s'élève à 7, a annoncé le gouvernement, alors que le Premier ministre Nawaf Salam a averti que son pays risquait d'être entraîné dans une « nouvelle guerre ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Guerre Israël Katz ont ordonné « une deuxième vague de frappes contre des dizaines de cibles du Hezbollah au Liban», a déclaré, ce samedi 22 mars, le ministère de la Guerre du régime, dans la plus grande escalade depuis le cessez-le-feu du 27 novembre.
L'Agence nationale de presse officielle libanaise a rapporté que deux enfants figuraient parmi les cinq personnes tuées dans une frappe israélienne survenue dans la journée sur la ville de Touline, dans le sud du pays.
Dans la ville côtière de Tyr, au sud du Liban, un raid aérien israélien a tué au moins une personne, selon le ministère libanais de la Santé. Une autre attaque israélienne à Qlaileh, au sud-est de Tyr, a également blessé quatre personnes, selon le ministère.
Les attaques de samedi représentent une escalade majeure de la violence israélienne. Tyr est l'une des plus grandes villes du sud du Liban. Une autre frappe a également été signalée à Zibqin, au sud-est de Tyr.
L'armée israélienne a confirmé qu'elle attaquait ce qu'elle a prétendu comme des cibles du Hezbollah lors de cette deuxième vague de frappes.
Plus tôt samedi, le Premier ministre libanais Nawaf Salam, a averti que les « nouvelles opérations militaires d'Israël à la frontière sud » apporteraient « des malheurs au Liban et au peuple libanais ».
Le mouvement résistance libanais a publié une déclaration niant toute implication dans la série d'attaques à la roquette sur le nord d'Israël depuis le sud du Liban.
Dans son communiqué, le Hezbollah a accusé Israël d'avoir inventé un prétexte pour reprendre ses raids aériens et a réitéré son engagement en faveur d'un cessez-le-feu signé en novembre, qui a mis fin à une année de guerre entre les deux parties.
Le Liban a accusé Israël d'être responsable du conflit prolongé après avoir échoué à se retirer de tout le territoire libanais comme stipulé dans le cessez-le-feu.
En vertu de l'accord, une date limite de janvier avait été fixée pour un retrait israélien, mais Israël l'a prolongée jusqu'au 18 février. Depuis lors, les soldats israéliens sont restés dans cinq zones au Liban et son armée a mené des dizaines de frappes meurtrières contre des cibles supposées du Hezbollah, frappant souvent des civils.
Samedi, le Premier ministre libanais a déclaré que « toutes les mesures sécuritaires et militaires doivent être prises pour montrer que le Liban décide des questions de guerre et de paix ».
Dans une déclaration distincte, le président libanais Joseph Aoun a condamné les « tentatives » de déstabilisation visant son pays et à relancer la violence, tout en appelant à agir pour empêcher une nouvelle escalade du conflit.
Zeina Khodr, correspondante d'Al Jazeera à Beyrouth, a déclaré qu'il y avait « beaucoup d'inquiétude quant à une possible aggravation de la situation déjà hors de contrôle ».
« Ce que nous comprenons, c'est que les responsables libanais sont en pourparlers avec le comité dirigé par les États-Unis qui surveille le cessez-le-feu pour tenter de désamorcer les tensions », a-t-elle déclaré.
Débordements de la guerre de Gaza
Le conflit au Liban a été le débordement le plus meurtrier de la guerre à Gaza, s’étendant à l'autre côté de la frontière pendant des mois avant de dégénérer en une offensive israélienne fulgurante qui a tué plusieurs des principaux dirigeants et commandants du Hezbollah, détruit une grande partie de son arsenal et tué des milliers de civils.
Andrea Tenenti, porte-parole de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix au Liban, également connue sous le nom de FINUL, a déclaré à Al Jazeera que la situation restait « très préoccupante ».
« Nous avons exhorté les parties à faire preuve d’un maximum de retenue », a déclaré Tenenti, ajoutant que des négociations intenses ont eu lieu entre plusieurs parties prenantes « pour empêcher toute escalade du conflit et des tensions – quelque chose que personne ne veut voir après 16 mois de conflit dans cette région ».
Le porte-parole de la FINUL a également souligné que la mission de maintien de la paix, qui a elle-même été attaquée par les forces israéliennes lors de la récente guerre, entend maintenir sa présence dans le sud du Liban.
Dans une interview accordée à Al Jazeera, l’analyste politique Sultan Barakat de l’Université Hamad Bin Khalifa de Doha a averti que « tant que l’occupation [israélienne] continue, … la résistance continuera ».