Le Conseil de sécurité approuve une déclaration condamnant la violence généralisée en Syrie et exhortant la nouvelle administration du pays à protéger toutes les minorités ethniques et religieuses, ont déclaré des diplomates.
La déclaration présidentielle, rédigée par la Russie et les États-Unis, devrait être officiellement adoptée ce vendredi 14 mars, ont déclaré jeudi les diplomates.
« Le Conseil de sécurité appelle les autorités intérimaires à protéger tous les Syriens, quelle que soit leur origine ethnique ou leur religion », peut-on lire dans le communiqué, consulté par Reuters.
« Les autorités intérimaires syriennes doivent demander des comptes aux auteurs de ces massacres », ajoute-t-il.
Cette déclaration intervient après que les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis à huis clos lundi sur la Syrie, alors que l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) basé au Royaume-Uni a déclaré que plus de 1 300 personnes avaient été tuées dans la région côtière du pays.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, des familles entières, y compris des femmes et des enfants, ont été tuées à Tartous et à Lattaquié, où vivaient des membres de la minorité alaouite de l'ancien président Assad.
Des combats entre les forces fidèles à l'ancien gouvernement et celles de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) ont éclaté le 6 mars, après que les tensions antérieures ont dégénéré en massacre.
L'effusion de sang a commencé lorsque les forces liées à HTC ont tenté d'arrêter un individu dans le village de Beit Ana, dans le district de Jableh, dans le gouvernorat de Lattaquié, mais sont tombées dans une embuscade tendue par des partisans armés de l'ancien président Bachar al-Assad.
En réponse, HTC a lancé de violentes répressions dans les bastions alaouites de la région côtière occidentale.
La déclaration du Conseil de sécurité « réaffirme également son ferme attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'unité et à l'intégrité territoriale de la Syrie et appelle tous les États à respecter ces principes et à s'abstenir de toute action ou ingérence susceptible de déstabiliser davantage la Syrie».
Après la chute d'Assad en décembre 2024, l'armée israélienne a lancé des frappes aériennes sur des installations et des arsenaux militaires appartenant à l'armée syrienne, aujourd'hui disparue.
Les frappes ont été accompagnées d'incursions terrestres, alors que des chars et des bulldozers blindés ont pénétré le territoire syrien, au-delà du plateau du Golan jusqu'à Qatana, à 30 kilomètres à peine de Damas.
La déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU souligne également l'importance de la lutte contre le terrorisme en Syrie et exprime sa « préoccupation sérieuse face à la menace aiguë posée par les combattants terroristes étrangers », appelant Damas à prendre « des mesures décisives pour y faire face ».
Dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), des groupes armés ont pris le contrôle de Damas le 8 décembre 2024, forçant Assad à quitter le pays.