Téhéran a condamné la réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant son programme nucléaire, la qualifiant de « manœuvre politique flagrante » qui utilise abusivement l’organe mondial pour tenter de faire avancer les objectifs de certains pays.
Dans un communiqué publié, ce jeudi 13 mars, Amir Saïd Iravani, représentant permanent de l’Iran auprès des Nations Unies a souligné que la réunion constitue une ingérence injustifiée dans le processus de coopération en cours entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
« Nous nous opposons fermement à cette réunion provocatrice et injustifiée. Il ne s’agit pas d’un dialogue légitime sur la non-prolifération, mais d’une manœuvre politique flagrante et un abus du Conseil de sécurité pour faire avancer des objectifs spécifiques », a-t-il noté.
Iravani a également averti que de telles actions créent un précédent dangereux qui porte atteinte à la crédibilité de l’organisme.
Cette réunion, initiée par la troïka européenne à la demande des États-Unis, intervient peu de temps après que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA ait abordé la question nucléaire iranienne.
L’ambassadeur iranien à l’ONU a catégoriquement rejeté les allégations sans fondement des États-Unis et de leurs alliés occidentaux, y compris la Grande-Bretagne et la France, affirmant que ces pays sont responsables de la situation actuelle.
« La réunion portait sur les questions purement techniques et relevait exclusivement du mandat de l’AIEA. Ces questions ont été examinées la semaine dernière lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne », a précisé Iravani.
Le communiqué a en outre indiqué qu’il n’existe aucune base légitime pour l’implication du Conseil de sécurité, qualifiant cette intervention d’« ingérence injustifiée dans l’engagement constructif en cours entre l’Iran et l’AIEA ».
Cette démarche vise en réalité à perpétuer une politique qui s’est avérée être un échec et qui est en contradiction avec le cadre légal, en ce qui concerne la pression exercée sur l’Iran, a déclaré M. Iravani, faisant référence à la politique menée par le président américain Donald Trump contre la République islamique depuis son entrée en fonction.
Le représentant iranien de haut rang a affirmé que le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire en 2018, en violation directe de la résolution 2231 du Conseil de sécurité, avait été suivi de la réimposition de sanctions illégales, affectant le peuple iranien.
« Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, les parties européennes au Plan global d’action commun (PGAC) ont choisi de satisfaire Washington au lieu de respecter leurs obligations », a-t-il déploré, ajoutant que « le Conseil de sécurité ne doit pas être instrumentalisé par ceux qui défient ses résolutions tout en exigeant que les autres les respectent ».
Jeudi, l’Iran a convoqué les ambassadeurs de la troïka européenne pour exprimer la forte objection de la République islamique d’Iran envers l’« attitude irresponsable et provocatrice » des trois pays lors de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur le programme nucléaire pacifique de Téhéran.