Par la voix de son porte-parole, le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné les massacres perpétrés contre les civils en Syrie, dénonçant l’effusion de sang ainsi que toute autre action hostile et mal intentionnée visant les groupes minoritaires dans ce pays arabe.
« Au cours de ces derniers jours, des incidents regrettables ont eu lieu dans certaines régions de la Syrie. Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état d’insécurité et de violence », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, qui s’est tenue ce lundi 10 mars à Téhéran.
En dénonçant les violences, M. Baghaï a souligné que « tout acte de violence, de meurtre et d’agression contre les militaires est condamnable ».
« Le fait que certaines communautés alaouites, chrétiennes et druzes aient été ciblées a généré un sentiment de profond malaise à l’échelle mondiale », a déploré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
Il a qualifié cette évolution indésirable de « véritable test » pour le régime dirigé par Hayat Tahrir al-Cham, qui doit assumer ses responsabilités en protégeant la vie des Syriens.
« Nous avons communiqué nos préoccupations aux pays exerçant une influence en Syrie par le biais des canaux diplomatiques appropriés. De tels incidents ne font qu’aggraver la situation politique et sécuritaire de la Syrie », a conclu Esmaïl Baghaï au sujet des développements en cours dans le pays arabe.
Ces remarques ont été formulées alors que des informations font état de la poursuite des violences dans le nord-ouest de la Syrie, où des familles entières ont été tuées lors de l’escalade des affrontements, éclatés depuis jeudi.
Sanctions contre Israël
Ailleurs dans ses remarques, le porte-parole iranien a évoqué les actes génocidaires perpétrés par le régime israélien contre les Palestiniens de la bande de Gaza, qui ont coûté la vie à au moins 48 450 personnes, principalement des femmes et des enfants.
À ce sujet, il a rappelé que la République islamique a appelé plusieurs pays à adopter des mesures de sanctions à l’encontre du régime israélien ; en réponse à ses exactions.
« La demande de mettre un terme à toute forme de soutien à ce régime a été formulée. En cas de reconnaissance de l’existence d’un génocide à Gaza, incluant la coupure de l’eau et de l’électricité, il s’ensuit une obligation, pour les pays signataires de la Convention sur le génocide, d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour mettre fin au génocide », a-t-il précisé.
La première étape pourrait consister à arrêter toutes les livraisons d’armes au régime israélien, a-t-il suggéré.
« Il s’agit de l’une des demandes des pays musulmans, explicitement formulées dans la résolution du sommet de Djeddah », a-t-il noté, faisant référence à la résolution adoptée à l’issue d’un sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s’est tenu au début du mois dans la ville saoudienne de Djeddah.
« Les pays doivent cesser toute relation commerciale avec le régime. Cela ne se limite pas aux pays musulmans. Il y a deux semaines à peine, l’Union africaine a également abordé cette question dans ses résolutions », a déclaré M. Baghaï.
Les négociations sous la contrainte n’ont aucun sens
Plus loin dans ses propos, le porte-parole iranien a abordé la question d’éventuelles négociations avec les États-Unis, pour dire : « Les négociations soumises à des conditions ou à des approches fondées sur la coercition, l’intimidation et la pression sont fondamentalement dénuées de sens, et la République islamique d’Iran a exprimé très clairement sa position sur cette question ».
Dans la foulée, Esmaïl Baghaï a fait référence à une « lettre » que le président américain Donald Trump aurait adressée à des responsables iraniens.
« Un jour après cette déclaration, un haut responsable proche de la Maison-Blanche a affirmé que la lettre avait été écrite, mais pas envoyée. Il y a deux nuits [le ministre des Affaires étrangères Abbas], Araghchi a également déclaré que nous n’avions pas reçu une telle lettre », a déclaré M. Baghaï, affirmant qu’aucune lettre n’a été reçue.
« Dès le début, certains analystes ont décrit cette allégation comme une sorte de jeu psychologique médiatique, tandis que d’autres ont dit qu’il s’agissait d’un signe de confusion au sein de l’administration américaine et de son système bureaucratique », a-t-il ajouté.
La République islamique n’a cependant jamais fermé la porte aux négociations « au sens propre et correct du terme », a-t-il précisé, affirmant que Téhéran a poursuivi ses discussions avec les pays européens au cours des derniers mois.
Téhéran n’accepte pas de négociations fondées sur l’intimidation et les menaces, a réaffirmé Esmaïl Baghaï. Pour l’Iran, de telles interactions ne sont pas considérées comme des négociations, a-t-il ajouté.