L'Iran a convoqué l'ambassadeur de Suède à Téhéran après que le ministre suédois de l'Éducation, Johan Pehrson, a tenu des propos « provocateurs et sans fondement » à son encontre.
L'ambassadeur suédois Mattias Otterstedt a été convoqué, ce lundi 10 mars, au ministère iranien des Affaires étrangères, où Shahram Qazizadeh, chef du troisième département du ministère pour l'Europe de l’Ouest, a officiellement informé le diplomate suédois de la vive protestation de Téhéran contre les allégations de Johan Pehrson, qui a qualifié l'Iran d'« État voyou » et de « parrain du terrorisme ».
M. Qazizadeh a dénoncé les propos de Johan Pehrson, ministre suédois de l'Éducation, qui « étaient sans fondement, interventionnistes et contraires aux normes internationales ».
Le diplomate iranien a également critiqué le gouvernement suédois pour ses accusations sans fondement et sa rhétorique hostile à l'encontre de la République islamique d'Iran, avertissant que de tels propos ne servaient qu'à saper les relations entre les deux pays.
Le ministre suédois de l'Éducation a en effet prétendu dans une interview au quotidien suédois Expressen que « l’Iran est un État voyou que de nombreux Suédois ont fui : Ils ont institutionnalisé la misogynie, l’antisémitisme et parrainé le terrorisme ».
Pehrson a formulé ces allégations après que le quotidien Expressen a allégué qu’un étudiant iranien de l’université suédoise de Lund avait auparavant travaillé pour les services de renseignement iraniens.
L’Iran a fermement rejeté ces allégations, qui selon lui, font partie d’une campagne occidentale plus vaste visant à présenter le pays sous un mauvais jour et à restreindre les échanges scientifiques et universitaires.
M. Qazizadeh a également condamné la récente convocation par la Suède de l’ambassadeur d’Iran à Stockholm, où les autorités suédoises ont exigé la libération immédiate d’Ahmadreza Jalali, résident suédois d’origine iranienne.
Ahmadreza Jalali a été reconnu coupable et emprisonné en République islamique pour espionnage au profit du Mossad, le service d’espionnage du régime israélien, dans le cadre d'une affaire qui a conduit à l’assassinat de deux scientifiques nucléaires iraniens.
Le responsable iranien a souligné que la Suède n’avait pas le droit de remettre en question les actions des institutions souveraines de l’Iran, à savoir celles qui traitent le dossier de Jalali.
« Le gouvernement suédois n’est pas en mesure de mettre en doute les décisions juridiques d’un autre pays ou de défendre des individus dont les crimes ont été légalement établis », a-t-il affirmé.
Ce n’était pas la première fois que Téhéran convoquait l’ambassadeur suédois. En 2023, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué à deux reprises l’ambassadeur suédois en raison du fait que la Suède avait offert un refuge à des groupes terroristes anti-iraniens et autorisé la profanation du Saint Coran.