Le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani a souligné l’impératif du renforcement des relations entre les pays de la région et l’Iran, sans manquer de fustiger l’imposition de sanctions internationales à Téhéran.
Lors d’une interview avec le commentateur politique et présentateur américain Tucker Carlson, le vendredi 7 mars, le Premier ministre qatari a déclaré : « Les critiques observent la région à des milliers de kilomètres et ne savent pas ce qui s’y passe. » Les relations avec l’Iran sont importantes pour la stabilité dans la région du golfe Persique, a-t-il dit, en référence aux critiques formulées par les États-Unis à l’encontre de Doha concernant ses relations avec l’Iran.
Insistant sur la nécessité des relations étroites entre le Qatar et l’Iran, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani a affirmé que « l’Iran est notre voisin proche et nous devons entretenir de bonnes relations avec tous nos voisins ». Il a ajouté que les deux pays entretenaient des relations étroites sur les ressources gazières, les questions environnementales, la sécurité, etc.
Interrogé par le journaliste américain sur le programme nucléaire iranien, le diplomate qatari a répondu : « Les armes nucléaires sont mauvaises pour tous les pays de la région, qu’il s’agisse de l’Iran ou d’autres pays de la région, mais rien ne prouve que l’Iran ait le moindre désir de produire des armes nucléaires. Nous voulons un programme nucléaire (pour l’Iran) qui réponde aux normes internationales, et nous en parlons constamment avec les Iraniens. »
En réponse à la possibilité d’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, Al Thani a déclaré que cela conduirait à une guerre qui s’étendrait à toute la région. « Une telle attaque sera certainement répliquée par l’Iran, qui lancera ses représailles dans la région de l’Asie de l’Ouest », a-t-il ajouté.
Le responsable qatari a noté que « tous les pays de la région sont préoccupés par une telle action, car elle affecterait en premier lieu notre sécurité et aurait également des impacts sur la sécurité et les intérêts des États-Unis ».
Le Premier ministre qatari a souligné que son pays ne soutiendrait jamais une action militaire dans la région, appelant à une solution diplomatique entre l’Iran et les États-Unis.
En ce qui concerne l’impact d’une quelconque explosion dans les installations nucléaires iraniennes, situées près du Qatar, sur les eaux régionales, Al Thani a déclaré : « Elles seront toutes polluées. Nous avons organisé une manœuvre sur un tel incident, il y a quelques années. L’eau de notre population est fournie par dessalement. Nous n’avons pas de rivière. Nous n’avons pas de ressources en eau. Ce serait en fait entièrement contaminé… Le pays tout entier serait à court d’eau en trois jours. Cela ne s’applique pas seulement au Qatar, mais aussi au Koweït, aux Émirats arabes unis, à nous tous dans cette région. »
A la fin de cette interview, le responsable qatari a souligné qu’aucune des sanctions internationales de ces dix dernières années n’avait atteint les résultats escomptés. « Certains pensent que les sanctions sont un outil de pression et une démonstration de force, mais ce n’est pas le cas », a-t-il conclu.
