Un groupe d’experts des droits de l’homme de l’ONU a tiré la sonnette d'alarme sur le fait qu’Israël utilise la famine comme arme de guerre à Gaza en empêchant l’acheminement de l’aide humanitaire vers le territoire assiégé.
Cet avertissement a été lancé, ce jeudi 6 mars, par plus de 30 experts de l’ONU, qui ont souligné que le blocage israélien des livraisons d’aide à Gaza constitue une grave violation du droit international humanitaire.
Israël utilise une nouvelle fois l’aide comme une arme, ont-ils dit, sans manquer de qualifier cet acte du régime de crime de guerre et de crime contre l'humanité au regard du droit international.
Les experts ont rappelé qu’Israël, en tant que puissance occupante, est tenu de garantir la fourniture de nourriture, d'équipements médicaux et d’autres services de secours en quantité suffisante.
Dimanche, Israël a suspendu les livraisons d’aide à Gaza, exigeant que le Hamas accepte ses conditions pour prolonger la première phase de l’accord de cessez-le-feu.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé d’ouvrir « les portes de l’enfer » sur Gaza si tous les prisonniers n’étaient pas libérés.
Le Hamas a rejeté cette exigence, affirmant qu’aucun autre captif ne serait libéré avant des négociations sur la deuxième phase de l’accord.
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« Outre la cruauté de ces déclarations, qui interviennent au deuxième jour du mois béni de Ramadan, ces mesures sont manifestement illégales au regard du droit international », ont déclaré les experts.
« En tant que puissance occupante, Israël est tenu de garantir une alimentation suffisante, des fournitures médicales et d’autres services de secours. »
« Israël utilise une fois de plus l’aide comme une arme. Il s’agit de violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme, ainsi que de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au sens du Statut de Rome », ont-ils ajouté.
De son côté, l’Afrique du Sud a condamné Israël pour avoir bloqué l’entrée de nourriture dans la bande de Gaza, accusant le régime d'utiliser la famine comme une arme contre la population de Gaza.
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a appelé mercredi la communauté internationale à demander des comptes à Israël pour avoir empêché l'entrée de nourriture à Gaza.
Un accord de cessez-le-feu conclu en janvier a permis l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.
Toutefois, le 2 mars, Israël a annoncé qu’il bloquait à nouveau les livraisons d’aide jusqu’à ce que le Hamas accepte ses conditions de prolongation de la première phase du cessez-le-feu.
Israël envisage de prolonger la première phase de la trêve jusqu’à la mi-avril, mais le Hamas s’y oppose, réclamant une transition vers la deuxième phase de l’accord, qui permettrait un arrêt définitif de la guerre génocidaire du régime sioniste.
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En décembre 2023, l’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ), affirmant que les actions d’Israël à Gaza violent la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.
Depuis lors, plusieurs pays, dont la Bolivie, le Chili, la Colombie, la Libye, le Mexique, l’Espagne et la Turquie, ont apporté leur soutien à cette plainte.