L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) tire la sonnette d'alarme face à une situation en Cisjordanie qu'elle qualifie de "sans précédent", soulignant que la réalité sur le terrain laisse craindre une annexion du territoire par Israël.
Selon l'UNRWA, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir leurs foyers en raison de l'intensification des agressions et des raids du régime israélien, qui ont notamment ravagé des camps de réfugiés et causé des dommages considérables aux infrastructures civiles.
Roland Friedrich, directeur des affaires de la Cisjordanie à l'UNRWA, a déclaré, ce jeudi 6 mars lors d'une interview avec l'Institut des affaires humanitaires internationales que la réalité sur le terrain correspond à une vision d'annexion de la Cisjordanie par Israël.
« C'est une situation sans précédent, tant d'un point de vue humanitaire que politique plus large », a-t-il souligné.
M. Friedrich a précisé que près de 40 000 civils ont été déplacés principalement des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams, situés au nord de la Cisjordanie.
« Les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams ont été en grande partie vidés de leurs habitants, avec des destructions généralisées des infrastructures civiles, y compris des maisons, de sorte que les habitants ne peuvent pas rentrer chez eux et luttent pour trouver un abri», a-t-il ajouté.
Il a également fait part de ses préoccupations quant à l'ampleur des destructions des réseaux d'électricité, d'assainissement et d'approvisionnement en eau, ainsi que des habitations palestiniennes.
L'UNRWA a également exprimé ses inquiétudes concernant la présence prolongée des forces israéliennes, qu'elle interprète comme un signe de présence militaire permanente dans les villes palestiniennes.
L'agence a cité par ailleurs des déclarations de responsables israéliens indiquant que les Palestiniens ne seraient pas autorisés à retourner dans leurs foyers dans la région.
L'offensive militaire israélienne en Cisjordanie a débuté peu après l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza en janvier.
Elle s'est initialement concentrée sur les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams, avant de s'étendre à d'autres zones du nord de la Cisjordanie.