Abdelaziz Ziari, président entre 2007 et 2012 de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement), s’est exprimé sur la crise actuelle entre l’Algérie et la France, qui se dirige selon lui vers « le point de non-retour ».
Dans un entretien publié dans l’édition de ce samedi 1er mars du quotidien El Khabar, Ziari a notamment évoqué la décision des autorités françaises de restreindre l’accès au territoire français aux Algériens porteurs d’un passeport diplomatique. Étant lui-même porteur d’un tel document, il a assuré qu’il ne l’utilisera plus pour se rendre en France.
« Je ne mettrai jamais les pieds en France en utilisant ce document, après les attaques des responsables français contre l’Algérie. Si les membres de ma famille qui vivent en France souhaitent me rencontrer, il leur faudra me rendre visite ici en Algérie », a dit Abdelaziz Ziari.
L’ancien parlementaire a estimé que les autorités algériennes doivent prendre les mesures nécessaires concernant cette question des passeports afin de « retirer aux responsables français toute carte de pression et de chantage ».
Pour Abdelaziz Ziari, « il n’y a rien qui nous lie à la France et que nous ne pouvons pas rompre, sinon notre communauté » qui, déplore-t-il, « subit l’humiliation depuis le début de la crise et rencontre des entraves dans la pratique de ses pratiques religieuses ». « Il n’y a rien en France qui nous est utile et qu’on ne trouve pas ailleurs dans le monde », a-t-il insisté.
Interrogé si les porteurs du passeport diplomatique doivent renoncer à ce document et si le gouvernement algérien doit prendre une décision dans ce sens, Ziari a répondu que cela n’est pas nécessaire.
« Je ne crois pas que cette question nécessite une décision », dit-il, suggérant d’exhorter les fonctionnaires qui détiennent ce document de voyage spécial de ne pas l’utiliser ou de se rendre dans un pays européen de l’espace Schengen autre que la France.
L’ancien président du Parlement algérien, qui est professeur de médecine, « maîtrisant le français mieux que certains Français », reconnaît qu’il y a comme un « lien psychologique » entre le responsable algérien et la France. Néanmoins, il assure qu’il ne voit « aucune nécessité » de maintenir les relations avec la France, tout en insistant sur le fait qu’il ne faut pas abandonner la communauté algérienne établie en France.
De toute façon, estime-t-il, même si ce n’est pas encore la rupture, les relations entre les deux pays « se dirigent progressivement vers le point de non-retour » à cause de « l’escalade » de la partie française.